Par

Fabien Massin

Publié le

11 juin 2025 à 20h16

Il a des problèmes de drogue depuis une trentaine d’années et cela l’a conduit à organiser un petit trafic chez lui, dans son appartement de Rouen (Seine-Maritime). Commerce illégal par où transitaient notamment de l’héroïne et du Subutex, fournissant une clientèle locale depuis quelques mois. Repéré par la police, cet homme âgé de 59 ans était jugé pour ces faits mercredi 11 juin 2025 au tribunal de Rouen.

Une ligne qui ne bornait pas au-delà du quartier

Michel* est en détention provisoire depuis le mois d’avril. Son domicile faisait l’objet d’une surveillance policière depuis quelques semaines auparavant. Son téléphone également avait été placé sur écoute. Une ligne qui ne bornait pas au-delà de son quartier, et utilisée pour joindre une dizaine d’interlocuteurs réguliers. Les conversations se révèlent sans équivoque sur la nature des transactions opérées : « Tu as du blanc à vendre ? » ; « J’ai deux plaques. »

Le 28 avril, la police intervient chez Michel et le place en garde à vue. Dans l’appartement, des balances de pesée, des produits stupéfiants et de l’argent sont perquisitionnés. Interrogé, il reconnaît être lui-même consommateur de produits stupéfiants, dépendant à l’héroïne, qu’il consomme à hauteur de deux grammes par jour.

Son histoire et ses problèmes avec la drogue remontent à loin, aux années 1990, sa première condamnation datant de 1994. Outre les affaires de drogues, il a été condamné pour des faits de proxénétisme et de vol. En 2014, il est condamné à de la prison ferme, il en ressort trois ans plus tard. À cette époque il rapporte avoir arrêté la consommation de drogue, avant de retomber dedans en fin d’année dernière. D’où la mise en place du trafic pour financer sa propre consommation.

« J’aimerais bien avoir des traitements en addictologie »

Devant le tribunal, il reconnait les transactions tout en minimisant leur importance. « Je dépannais certaines personnes », concède-t-il, avouant tout de même consommer autant de produits qu’il en vend. Quand le président lui demande des explications sur la raison de ses agissements, il répond : « Parce que je n’ai pas les moyens de vivre », ajoutant : « J’aimerais bien avoir des traitements en addictologie. »

Célibataire, quatre enfants — dont l’un de 15 ans à sa charge lorsqu’il menait son trafic —, Michel ne travaille pas. Reconnu handicapé à 80 %, il touche l’allocation adulte handicapée (AAH). Dans ses réquisitions, la procureure de la République a estimé que « quelle que soit l’échelle d’un trafic de stupéfiants, il est important de lutter contre ».

« Mon client est un héroïnomane, c’est quelqu’un qui est tombé là-dedans, il a replongé en 2024 après près 10 ans de sevrage, c’est ça son histoire », a souligné de son côté son avocate, estimant que « sa place n’est pas en détention ».

Au final, le tribunal l’a condamné à 14 mois de prison, dont 6 avec sursis, et la partie ferme sous le régime du bracelet électronique, à domicile.

*Le prénom a été modifié

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