Nicole Croisille est morte à 88 ans, emportée par un cancer dans la nuit du 3 au 4 juin. Une semaine plus tard, le 10 juin, le magazine Elle publie une dernière interview de la chanteuse et comédienne, réalisée quelques semaines avant son décès. La collaboratrice de Claude Lelouch y révèle avoir choisi l’«euthanasie» en Belgique.
La découverte d’une tumeur au foie, une chimiothérapie de consolidation qui l’a «détruite», de nombreux essais de traitements de plus en plus agressifs et des mois de combat sans espoir de guérison, font dire à Nicole Croisille «ça suffit.» «Pourquoi continuer à souffrir ?» s’interroge-t-elle.
L’artiste avait accepté de livrer les raisons de son choix à Elle «à la seule condition de ne pas publier cet entretien avant sa mort», «pour ne pas attirer d’ennui à l’équipe belge qui la prenait en charge». «Je ne veux pas devenir dépendante, encore moins être un poids. Si j’ai un message à faire passer, un mot qui me tient à cœur, c’est celui-ci : la compassion. La dignité n’a pas d’âge. Elle ne disparaît pas parce qu’on est pauvre, différent ou qu’on est vieux», explique-t-elle dans son entretien.
Elle assure penser «depuis des années» au suicide assisté. «Il s’est trouvé qu’en Belgique, c’était possible. En France, ça n’était envisageable que si un médecin s’engageait à m’aider en secret.» Nicole Croisille a rencontré, sur les conseils de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), l’équipe du CHR de Namur. Des gens qu’elle qualifie «d’extraordinaires».
Ce n’est finalement pas au CHR de Namur qu’elle s’est éteinte, mais «dans une clinique parisienne où elle a été hospitalisée d’urgence le 1er juin, son état s’étant considérablement aggravé», raconte le magazine. «Ultime hasard du calendrier ? Sur son agenda, au 4 juin, il était écrit “le grand départ”.»