» On a voulu créer une réserve intégrale pour protéger la faune et la flore. On a des petits fonds côtiers qui sont très riches avec une grande diversité que les gens méconnaissent. Ils sont en train de subir les agressions humaines avec les plastiques, les mégots, etc. Nous devons protéger la Méditerranée, notre environnement pour les générations futures », lance Louis Nègre, maire de Cagnes-sur-Mer.

La Ville, avec le concours du Département, a créé en 2024 une deuxième zone marine protégée (1) dans l’estuaire ouest de la Cagne. Dans cette aire de 12 hectares délimitée par des balises jaunes installées à l’année, il est interdit de pêcher, de naviguer et de faire de la plongée sous-marine.

« Dans le cadre de nos politiques d’innovation numérique et de protection de la biodiversité, nous sommes en train de réaliser une étude de la biodiversité marine sur le périmètre protégé. Cette étude a été confiée à Andromède océanologie », présente le Département.

Qui poursuit: « Afin d’effectuer un inventaire des espèces présentes dans cette zone particulière, deux caméras sous-marines ont été positionnées à la mi-mai à 5-6mètres de profondeur, l’une dans un herbier de cymodocée, l’autre sur le substrat meuble. Chaque caméra enregistre une minute d’images toutes les heures, de jour comme de nuit, avec un système de flash activé entre 20h et 8h pour compenser la faible luminosité. Elles seront relevées fin juin ».

Ce dispositif expérimental sera complété par « la réalisation de plongées sous-marines de recensement, de jour comme de nuit ». Les résultats seront révélés à l’automne 2025.

« J’ai créé cette deuxième zone marine protégée en accord avec les pêcheurs, insiste Louis Nègre. Ils ont bien compris l’intérêt d’avoir un endroit refuge pour la faune et la flore. » Le maire poursuit: « Nous avons pour objectif d’harmoniser la gestion de ces deux zones marines protégées et leur statut. Nous allons solliciter une reconnaissance en tant que zone de protection forte. » Une procédure qui peut prendre jusqu’à deux ans.

Vers une troisième zone marine protégée à Cagnes

« Cagnes est la première commune côtière où il y a deux zones marines protégées, souligne le maire. Nous envisageons une troisième zone qui est pour l’instant à l’état d’esquisse. Nous voulons que les pêcheurs professionnels puissent continuer à exister. En même temps, nous voulons protéger la faune et la flore de la Méditerranée. Seulement 3% du littoral est protégé. Il en faudrait au minimum 30%. Cagnes est pionnière et s’inscrit dans cette démarche mondiale. Nous souhaitons donner l’exemple. »

Cinq zones marines protégées existent dans les Alpes-Maritimes: Vallauris-Golfe-Juan (50 hectares), Beaulieu-sur-Mer (25 hectares), Roquebrune-Cap-Martin (50 hectares) et deux à Cagnes-sur-Mer (21 hectares).

1. En 2009, Cagnes-sur-Mer a créé, avec le soutien du Département, la première zone marine protégée (9 hectares) de la commune, à l’est de l’embouchure du Loup.