Le parquet de Lyon a annoncé ce vendredi avoir fait appel du verdict rendu la semaine dernière contre l’employée de crèche, condamnée à 25 ans de prison alors qu’elle encourait la perpétuité, pour avoir tué une petite fille de 11 mois en lui faisant ingérer de la soude caustique.
Il y aura un second procès contre Myriam J.. Le parquet de Lyon a annoncé ce vendredi avoir fait appel du verdict rendu la semaine dernière contre cette employée de crèche, selon une information de l’AFP confirmée au Figaro. La jeune femme avait été condamnée à 25 ans de prison par la cour d’assises de Lyon pour avoir empoisonné un bébé de 11 mois au sein de la crèche Danton Rêve, exploitée par People & Baby, dans le 3e arrondissement. Elle encourait la perpétuité pour l’avoir forcé à boire un produit caustique utilisé comme déboucheur de toilettes.
Lisa était décédée quelques heures après. Ses organes internes avaient été détruits par l’acide. Rapidement transférée à l’hôpital Femme Mère Enfant de Lyon, elle n’avait pu être sauvée. Myriam J. avait menti aux secours, prétextant une ingestion involontaire de gouache. À l’audience, elle avait fini par reconnaître avoir maintenu la tête de l’enfant, pour lui faire avaler la soude. Elle avait néanmoins nié l’intention homicide.
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Les parents «choqués» par le jugement
Myriam J., 30 ans, avait été condamnée pour «torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner», mais les jurés avaient écarté la qualification de meurtre, requise par l’avocat général et qui implique l’intention de tuer. Dans ce cas, elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité. «La famille avait exprimé que ce verdict était une seconde mort pour leur enfant, le parquet général a respecté cette souffrance complémentaire infligée par la cour» en faisant appel, a réagi auprès de l’AFP Me Jean Sannier, avocat de l’association Innocence en danger, partie civile au procès.
La requalification est «difficilement compréhensible pour les parents», avait réagi leur conseil Me Catherine Bourgade, à l’issue du procès. Ils sont «choqués» par un jugement qui «rajoute de la douleur à la douleur», avait-elle ajouté. L’appel du parquet général «ne m’étonne pas», a ajouté Me Jean Sannier, en relevant que le parquet avait, «pendant toute l’instruction» puis lors du procès, estimé qu’il y avait eu «intention» de donner la mort.