A Strasbourg, la Ville expérimente un dispositif partenarial pour accompagner l’insertion de gens du voyage.
Un an après le démantèlement du bidonville de Cronenbourg, une trentaine de personnes appartenant à la communauté des gens du voyage sont prises en charge dans un espace temporaire d’insertion. Sur un terrain municipal situé rue du Rempart, des mobil homes acquis par la Ville ont été installés, tout comme des préfabriqués équipés de sanitaires, d’éviers de cuisine et d’une laverie. « Ce projet s’inscrit dans la démarche partenariale déjà entreprise sur les précédents mandats aux côtés de l’État et des associations pour mener une politique de résorption des bidonvilles. Il y a un an, ces familles vivaient dans des abris de fortune. Aujourd’hui, elles accèdent à un parcours de reconstruction et d’émancipation », indique Jeanne Barseghian, maire de Strasbourg.
Accompagnement social
Financé par la Ville, avec le soutien de l’Etat via la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal), le dispositif accompagne actuellement huit familles venues de Roumanie et de Hongrie, dont une logée dans un appartement à Bischheim. Le suivi est assuré par des travailleurs sociaux de l’association Carilogis, le pôle insertion de Caritas Alsace. « Les 18 enfants présents ici et à Bischheim en âge d’aller à l’école sont scolarisés. Les familles bénéficient de soins de santé, de cours de français et d’une épicerie solidaire. Nous les accompagnons également vers l’emploi, notamment en les aidant à trouver des contrats d’insertion, condition pour accéder à un logement social », détaille Frédéric Despretz, directeur du pôle insertion chez Caritas Alsace.
Cette expérimentation est menée durant deux ans « avec du sur-mesure, pour éviter le retour à la rue à l’issue du parcours », précise Floriane Varieras, adjointe à la maire en charge de la ville inclusive. « Un accompagnement de ce niveau, avec l’équivalent de 2,5 travailleurs sociaux pour une trentaine de personnes n’existe pas ailleurs », appuie Marc Weisslocker, secrétaire général du Centre communal d’action sociale de Strasbourg.
Une démarche saluée par Manuel Demougeot, directeur de la mission résorption des bidonvilles de la Dihal, qui rappelle « qu’il existe un cadre européen pour l’inclusion des Roms et un travail mené par un comité d’experts dédié au sein du Conseil de l’Europe ».
A Strasbourg et dans l’Eurométropole, 1000 personnes de toutes les communautés sont actuellement mises à l’abri et bénéficient d’un hébergement.
Lucie Dupin
Photo Mathilde Cybulski