A 45 ans, Luis Castro s’est fait un nom dans le football français après une saison particulièrement faste avec le club nordiste, quatrième de la deuxième division avant de perdre en pré-barrage d’accession à la L1 contre Metz (1-0).
L’Union sportive du Littoral de Dunkerque (USLD) s’est aussi distinguée en Coupe de France, sortant Auxerre, puis Lille aux tirs au but, avant d’aller gagner 3-2 à Brest en quart, après avoir été mené 2-0, pour ne céder finalement qu’en demie contre le Paris SG (4-2), non sans avoir mené 2-0 jusqu’à la 45e minute de jeu.
Autant dire que les Maritimes ont fait tout ce qu’ils ont pu pour retenir le technicien qui avait encore deux années de contrat, réclamant deux millions d’euros à Nantes pour le libérer.
Une somme que le président Waldemar Kita n’avait aucune intention de débourser, trois semaines après avoir alloué à peu près le même montant pour se débarrasser, pour la deuxième fois en deux ans, d’Antoine Kombouaré.
Révélé avec les U19 de Benfica
À force d’acharnement, et avec la complicité de Castro lui-même, séduit par cette opportunité de passer à l’échelon supérieur, la « facture » a été révisée à 750 000 euros, bonus compris, a indiqué une source proche du club, confirmant une information donnée par L’Equipe.
Exempt de toute carrière de joueur pro, Castro a fait ses armes avant tout dans des équipes de jeunes portugaises, avec des collaborations aussi en Hongrie (Debrecen) et en Arabie saoudite (Al-Nassr).
Sa première expérience à la tête d’une équipe première senior a cependant vite tourné au fiasco ne durant que six petits matchs, dont cinq défaites, avec le club grec de Panetolikos en 2019-2020.
Retourné au pays pour s’occuper de la réserve et des U19 du Benfica, il sort de l’anonymat en 2022-2023 quand les jeunes pousses lisboètes raflent tout dans leur catégorie d’âge : championnat du Portugal, Youth League — la C1 des moins de 19 ans–, et Coupe Intercontinentale.
Un choix de rupture
C’est là qu’il est repéré par Dunkerque qui le fait venir en septembre 2023, alors que le club est dernier de L2, où il venait d’être promu. Après des débuts difficiles, et à nouveau cinq défaites sur ses six premiers matchs, Castro arrive à maintenir l’équipe dans une saison où trois clubs étaient relégués et un quatrième envoyé en barrage.
Avec plus de temps pour mettre en place sa philosophie, il dote Dunkerque d’un jeu offensif qui a vraiment séduit l’an dernier.
On devine qu’en Castro, Waldemar Kita voit un possible « clone » de Sergio Conceiçao, dont l’éphémère passage de décembre 2016 à juin 2017 avait été une véritable parenthèse enchantée en termes de qualité et d’ambition dans le jeu.
Mais le défi sera énorme pour le Portugais, dans un club qui vient de choisir un 18e entraîneur différent en autant d’années avec l’homme d’affaires franco-polonais à sa tête.