Les États-Unis ont annoncé ce mercredi une réduction temporaire du personnel de leur ambassade à Bagdad (Irak), en raison de tensions croissantes avec l’Iran. Une décision motivée par des « considérations de sécurité », selon plusieurs responsables américains.

« Sur la base de notre dernière analyse, nous avons décidé de réduire l’empreinte de notre mission en Irak », a déclaré l’un d’eux, sous couvert d’anonymat. Un autre haut responsable du Département d’État a précisé que cette décision s’inscrit dans l’engagement du président à « assurer la sécurité des Américains, dans le pays et à l’étranger ». Donald Trump a d’ailleurs affirmé que le personnel américain au Moyen-Orient était déplacé « parce que cela pourrait être un endroit dangereux ».

En cas « d’échec diplomatique »

Cette annonce survient alors que Téhéran (Iran) a averti qu’il pourrait frapper des bases militaires américaines au Moyen-Orient en cas de conflit ouvert avec Washington. Un regain de tensions qui fragilise un peu plus les espoirs d’un nouvel accord sur le programme nucléaire iranien, que Donald Trump lui-même juge désormais peu probable.

À Bagdad, un haut responsable de la sécurité irakienne a confirmé à l’AFP le départ d’ « employés non-essentiels » de la chancellerie américaine. Il affirme que les autorités irakiennes font tout pour « empêcher toute attaque contre l’ambassade », et qu’un dialogue est en cours avec les milices pro-iraniennes pour désamorcer les risques d’escalade. « Ce n’est pas une évacuation totale », insiste un autre responsable de la sécurité irakienne, parlant de « mesures de sécurité préventives […] en cas d’échec » diplomatique entre les deux capitales.

Notre dossier sur le nucléaire iranienLes bases américaines du Moyen-Orient prises pour cible

Depuis l’automne 2023 et dans le sillage de la guerre à Gaza, les bases américaines en Irak et en Syrie ont été visées à plusieurs reprises par des roquettes et drones, revendiqués par des factions armées proches de l’Iran. Ces attaques se sont multipliées sur fond de tensions entre Israël, le Hamas et le Hezbollah.

Pourtant, malgré ce climat régional très instable, l’Irak est parvenu jusqu’ici à maintenir une certaine distance vis-à-vis du conflit et à préserver une relative stabilité. Contactée par l’AFP, l’ambassade américaine au Koweït affirme pour sa part rester « pleinement opérationnelle » et ne pas avoir réduit ses effectifs.