Esmoriz, Portugal. Station balnéaire de quelque 12.000 habitants posée sur les bords de l’Atlantique, à moins de trente kilomètres au sud de Porto. Sa longue plage où sont installés des filets et des filets de beach qui trouvent toujours preneurs et puis son « université du volley-ball ». Dans ce pays où le foot est roi, le volley trouve ici une place de choix avec l’Esmoriz Ginasio Clube qui, au regard de ses 57 titres nationaux décrochés dans les catégories jeunes, filles et garçons, a mérité ce titre d’« université du volley-ball ».

Ils sont certainement quelques-uns au sein de l’Esmoriz GC à suivre de près ce quart de finale de MSL qui oppose depuis une semaine Tours à Nice, et donc deux enfants du club, David Sousa, adjoint de Marcelo Fronckowiak, et Bruno Dias, passeur des Aiglons.

Or, pour le second, tout a commencé avec le premier… « David était mon coach quand j’ai commencé à jouer au volley. J’avais 6 ou 7 ans, quelque chose comme ça, raconte Bruno Dias. Nous venons d’une petite ville, notre pays n’est pas vraiment un pays de volley mais nous sommes ici à jouer un quart de finale de championnat de France ! C’est spécial et assez drôle de nous retrouver ici. »

« C’est difficile d’oublier un mec comme ça »

« Bruno, c’est un gamin qui m’a plus marqué que d’autres, assure de son côté David Sousa. Il était tout, tout petit mais il avait déjà un niveau très élevé. C’est difficile d’oublier un mec comme ça, d’autant qu’il était toujours appelé en équipe nationale. Et puis, c’était un garçon super bien éduqué aussi. Je me souviens de tournois 4 x 4 où je coachais Bruno et ses parents étaient présents à chaque match. Quand on a joué en début de saison à Nice, ils étaient d’ailleurs là et on a passé une bonne heure à parler ensemble. » Et d’ajouter : « La ville est tellement petite que tout le monde se connaît. »

Bien que pas très grand (1,89 m), Bruno Dias incarne le passeur moderne, doué notamment d’une très bonne qualité de service.

Bien que pas très grand (1,89 m), Bruno Dias incarne le passeur moderne, doué notamment d’une très bonne qualité de service.
© (Photo archives NR, Julien Pruvost)

Évidemment, les années ont passé. David Sousa a vadrouillé en Europe, d’abord dans le volley féminin, en Norvège et à Istres, dans le sillage d’André Sa (autre volleyeur estampillé « Esmoriz GC », aujourd’hui sélectionneur de la Finlande et coach de Vandoeuvre-Nancy en Saforelle Power 6 et l’an prochain à Mulhouse), puis en MSL, à Tourcoing et Tours. Bruno Dias, lui, a pris son envol la saison dernière en rejoignant, à 20 ans, Piacenza avant de devenir passeur n° 1 à Nice.

« Le passeur dont tout le monde a parlé » cette saison en MSL

Mais l’attachement reste donc intact. Et David Sousa, avec son œil de formateur mais aussi de scout et donc de décrypteur de jeu adverse, est attentif à l’évolution de son élève avec lequel, d’ailleurs, il « aimerait travailler un jour ». « Je le vois aujourd’hui comme un gamin très cohérent, par ses actions, ses mots. Il a tout ce qu’il faut pour arriver au haut niveau, tactiquement comme techniquement : il sert très bien, il bloque même s’il n’est pas très grand, c’est un passeur très complet. Même s’il n’a pas été le meilleur passeur du championnat, c’est celui dont tout le monde a parlé. Quand il est allé à Piacenza, on pouvait s’interroger : allait-il être prêt ? Allait-il comprendre tout ce que c’est que le volley professionnel ? Et puis, comment réagir face à tous les ego dans une telle équipe ? Mais en réalité, Bruno est toujours resté les pieds sur terre. Et il a fait un pas de plus en arrivant à Nice. Il est content de jouer, il sait où il est. »

David Sousa (à gauche) a fait ses premiers pas d’entraîneur auprès des jeunes à Esmoriz, alors qu’il était encore étudiant. Un club où il a « joué toute la vie, des M11 à M19 ».

David Sousa (à gauche) a fait ses premiers pas d’entraîneur auprès des jeunes à Esmoriz, alors qu’il était encore étudiant. Un club où il a « joué toute la vie, des M11 à M19 ».
© (Photo archives NR, Julien Pruvost)

Et il a manifestement su tirer profit de cette saison passée à l’ombre d’Antoine Brizard, aux côtés des Lucarelli, Simon ou Leal. « Cette saison a été très importante pour moi, pour connaître le top niveau. Tous ces joueurs m’ont beaucoup appris. Rien qu’à l’entraînement, ils sautaient plus haut que moi, frappaient plus fort que moi, lisaient plus vite mes passes donc je devais être à 100 % tout le temps. »

Être à 100 %, c’est son vœu le plus cher pour la troisième joute face à Tours, qui aura lieu cette fois à Nice. Car pour l’instant, dans ce quart de finale, Bruno Dias – malade juste avant le début de ce quart et diminué lors du match 1 (3-0) – sait que lui comme son équipe n’ont pas montré leur meilleur volley. « On ne peut pas vraiment être pire ! », lançait-il dimanche soir après le second revers (3-1) encaissé en deux jours.

Bruno Dias sait que son équipe n’a plus le choix : elle va devoir très largement élever son niveau, samedi, face à Tours. Sans quoi elle sera éliminée en trois matchs.

Bruno Dias sait que son équipe n’a plus le choix : elle va devoir très largement élever son niveau, samedi, face à Tours. Sans quoi elle sera éliminée en trois matchs.
© (Photo archives NR, Julien Pruvost)

David Sousa se gardera bien de confirmer cette analyse livrée à chaud. Mais il sait que le passeur d’Esmoriz peut être un facteur clé pour Nice pour prolonger au moins d’un match cette série.

Match 3 : Nice – Tours, samedi 12 avril à 20 h.
Match 4 éventuel : Nice – Tours, lundi 14 avril.

 

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