Aux Etats-Unis, c’est le visage de la répression antimigrants de Donald Trump. Fidèle parmi les fidèles du président américain, Stephen Miller considère que les manifestations de Los Angeles ne sont rien moins que la ligne de front d’une guerre destinée à « protéger la civilisation elle-même ».

Conseiller extrémiste ultra-puissant pour les questions de lutte contre l’immigration, il est à 39 ans une pièce maîtresse du programme de Donald Trump. Il sort d’ailleurs régulièrement de la Maison-Blanche pour surenchérir devant les caméras sur les commentaires du dirigeant américain, s’en prenant souvent aux journalistes.

Des propos en ligne avec la droite radicale

Toujours vêtu d’élégants costumes, ses propos font écho aux discours de la droite radicale sur un déclin supposé de l’Occident face à « l’invasion » de migrants. Pour lui, le sujet est existentiel. Et quand Donald Trump cherche à étendre le pouvoir exécutif jusqu’à des limites inusitées, y compris en se servant de lois d’exception pour expulser des migrants, on devine son influence.

Le directeur adjoint de cabinet pour la stratégie politique et conseiller à la sécurité intérieure, est également en première ligne s’agissant de l’application des politiques de Donald Trump. D’après le Wall Street Journal, c’est lui qui en mai a donné l’ordre à ICE, la police de l’immigration, de redoubler d’efforts lorsque le nombre d’expulsions quotidiennes s’est révélé inférieur à celui recensé l’année dernière sous Joe Biden.

A Los Angeles, cet ordre a débouché sur une descente d’ICE dans un magasin de bricolage qui a déclenché des heurts entre manifestants et forces de l’ordre et in fine, sur la décision de Donald Trump de déployer des militaires contre l’avis du gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom. Depuis, le conseiller, qui a grandi à Santa Monica, dans le comté de Los Angeles, défend avec force la décision du président face à ceux qui l’accusent d’autoritarisme.

Sa route croise celle de Steve Bannon

Né en Californie dans une famille juive, de parents ayant fréquenté les meilleures universités, le conseiller avait plutôt le profil d’un futur électeur démocrate. Mais dès le lycée, puis à l’université de Duke, en Caroline du Nord, il défend, avec force provocations, les idées de la droite radicale.

David Horowitz, un influent idéologue conservateur, lui offre son ticket d’entrée dans les cercles ultra-conservateurs, où il croise Steve Bannon et Tucker Carlson avant de rejoindre, à 30 ans, la première campagne de Donald Trump.

Sous Trump II, il fait part de sa vision radicale des choses en défendant la méga loi budgétaire qui comprend des mesures antimigrants. « Nous allons discuter de ces sujets au milieu des ruines de l’Occident si nous ne contrôlons pas les migrations », écrit celui que l’entourage de Gavin Newsom appelle « Voldemort », du nom d’un personnage maléfique de la série des Harry Potter.

Une omniprésence sous Trump II

Pendant le premier mandat de Trump (2017-2021), les idées de Stephen Miller semblaient un peu marginales. Il fut tout de même un architecte du « Muslim ban », ces restrictions à l’entrée sur le territoire infligées aux ressortissants de pays majoritairement musulmans, qui se sont ensuite heurtées à la justice. Le conseiller avait en outre soutenu sans réserves son patron lorsque des manifestants pro-Trump avaient pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.

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Aujourd’hui, ses idées sont partout à Washington. Seul accroc, Stephen Miller et sa femme Katie se sont retrouvés dans des camps opposés lors du conflit entre Donald Trump et Elon Musk, l’épouse s’apprêtant selon la presse à travailler pour l’une des entreprises de l’homme le plus riche du monde après avoir été sa conseillère.