Il fait partie du paysage parisien depuis plus d’un demi-siècle. Ali Akbar, dernier vendeur de journaux à la criée dans la capitale, va être décoré par le président Emmanuel Macron. Il recevra le grade de chevalier de l’ordre national du Mérite pour l’ensemble de sa carrière.
Ali est le dernier représentant d’un métier disparu : celui de crieur de journaux. Depuis plus de 50 ans, il arpente les rues de Saint-Germain-des-Prés, journal à la main, annonçant les nouvelles du jour à haute voix. Aujourd’hui âgé de 73 ans, il est devenu une véritable figure locale. Son énergie, sa voix chaleureuse, et son humour ont marqué des générations de Parisiens et de passants.
Une vie commencée au Pakistan, un destin tracé à Paris
Né au Pakistan, Ali arrive en France à 20 ans, en 1972. Il débarque par bateau et commence par travailler comme plongeur dans un restaurant à Rouen.
Mais c’est lors d’une visite à Paris que sa vie prend un tournant inattendu. Il croise un vendeur de journaux à la criée, dans le quartier latin. Intrigué, il se rapproche de ce métier, alors très répandu. Il fait la rencontre du professeur Choron, fondateur de Charlie Hebdo, qui l’introduit au journal. Ali commence alors à vendre la presse dans les rues du VIᵉ arrondissement.
À l’époque, ils sont une quarantaine à vendre les journaux à la criée dans Paris. Peu à peu, ils disparaissent. Ali, lui, continue. « J’adore marcher et parler aux gens », explique-t-il à nos confrères d’ActuParis. Son style est unique, il annonce les unes avec humour, détourne les titres pour faire rire les passants. Il travaille parfois à vélo, passe entre les tables des brasseries, discute avec les habitués.
Après plus de 50 ans de métier, Ali Akbar va être décoré par l’Élysée. Le président Emmanuel Macron lui a adressé un courrier officiel pour lui annoncer sa nomination au grade de chevalier de l’ordre national du Mérite. Ali est bien plus qu’un vendeur de journaux. Il est une mémoire vivante, un emblème populaire du Paris de proximité. Dans quelques jours, une fois n’est pas coutume, ce ne sera pas lui qui parlera des journaux… Mais les journaux qui parleront de lui.
La rédaction vous recommande
Lire la suite