La mère d’un élève de CP a déposé plainte pour un viol commis à l’encontre de son fils par un enfant de CM1 au cours de l’hiver dans une école de Vaulx-en-Velin. La procédure a été classée par le parquet de Lyon mais le doute subsiste chez les parents.
L’affaire n’est connue que d’une poignée de parents et la direction de l’école entend bien qu’elle le demeure. Plusieurs témoignages concordants indiquent qu’un enfant de CP aurait été victime de viol de la part d’un élève de CM1 dans une école de la commune de Vaulx-en-Velin – dont nous avons choisi de ne pas révéler le nom pour protéger les écoliers. L’affaire remonte à la toute fin du mois de janvier. Si la procédure a été classée sans suite par le parquet de Lyon, la réalité des faits ne fait pas de doute pour plusieurs parents d’élèves, dont certains élus représentants, interrogés par Le Figaro. Ils précisent que des faits d’agression sexuelle entre élèves avaient déjà été signalés l’an dernier.
Cette fois, l’affaire a été suffisamment prise au sérieux pour que l’inspecteur de zone se déplace dans l’établissement au cœur de l’hiver lyonnais. Selon nos informations, il y aurait eu une première alerte les mois précédents sur le temps de centre aéré du mercredi après-midi. «Le plus grand aurait touché le zizi du plus petit», précise un père de famille. Le rectorat nous indique avoir mis en place un système de flux pour éviter que les deux enfants concernés ne se croisent au quotidien, et assure de son implication. De son côté, la mairie a reçu certains parents à leur demande. «Mais comme les faits ne se sont pas produits sur le temps périscolaire nous ne pouvons faire plus», glisse une source proche de la maire, Hélène Geoffroy (PS).
«On reste inquiets»
La mère du garçon présumé victime a déposé plainte au tout début du mois de février après une consultation aux urgences. Un signalement a également été effectué de la part de la direction de l’école au procureur de la République sur la base de l’article 40 du code de procédure pénale. Le parquet a confirmé au Figaro le classement sans suite de la procédure pour «infraction insuffisamment caractérisée». «C’est compliqué parce qu’on se base seulement sur les dires de l’enfant», explique un proche du dossier.
«Les mesures de protection ont été levées, cela m’a dérangé parce que l’affaire a peut-être été classée mais ce n’est pas pour cela qu’il ne s’est rien passé». Plusieurs parents d’élèves estiment que l’affaire a été «prise à la légère» et tue par la direction. «Il n’y a pas eu d’intervention de psychologue», regrette ainsi un père de famille. «On reste inquiets parce que le nécessaire n’a pas été fait correctement», abonde une mère estimant que ses enfants «ne sont pas en sécurité».
«Au contraire il y a eu un travail de sape en présentant la maman qui a déposé plainte comme peu fiable, ayant l’habitude de mentir et virulente contre l’école, ajoute cette mère qui n’a pas voulu médiatiser l’affaire pour autant par égard pour les enfants. On nous a dit que vouloir parler de l’affaire c’était entraver la justice».
Même les représentants de parents d’élèves n’ont pas spécialement été tenus informés. «On voulait aider, ce ne sont que des enfants, poursuit ce père. On ne sait pas qui est le garçon de CM1, mais s’il commet ce genre d’acte il se trouve peut-être lui-même en difficulté. On aimerait que l’Éducation nationale se saisisse de ce problème qui est récurrent».