Un nouveau préfet ? Des nouvelles méthodes d’enquête répondant à l’urgence d’une situation dégradée ? Une volonté gouvernementale renforcée de lutter contre le narcotrafic ? Peut-être un peu tout cela à la fois… Les réponses à ces questions ne sont évidemment pas mentionnées dans les quatre arrêtés que vient de prendre la préfecture d’Ille-et-Vilaine. Durant tout le mois d’avril, l’état autorise la captation, l’enregistrement et la transmission des images au moyen de caméras installées sur des aéronefs sur toute la moitié nord de la ville.
Pour cela, la préfecture a pris quatre arrêtés qui couvrent la période du vendredi 4 avril à 6 h au mercredi 30 avril à 23 h 59. Les périmètres autorisés au survol des drones couvrent une bonne partie du centre mais aussi les quartiers de Maurepas-Bellangerais, d’Anatole France-Beauregard et de Villejean-Cleunay. Il est notamment écrit dans les arrêtés que « dans le plan d’action départemental de restauration du quotidien, la lutte contre le trafic de stupéfiants et les violences qu’il engendre à Rennes est un objectif majeur, qu’il est nécessaire d’insécuriser les trafiquants et les consommateurs… Que le trafic est présent et continue de se développer etc… »
Élargissement des périmètres
La méthode tranche radicalement avec ce qui était fait jusqu’à présent. Ces autorisations étaient délivrées au coup par coup la plupart du temps pour des motifs d’ordre public à savoir des manifestations. « Il y a très clairement un élargissement des périmètres surveillés mais aussi un élargissement des périodes autorisées, constate Raphaël Ballou, avocat rennais et porte-parole du Syndicat des avocats de France qui surveille particulièrement les questions de libertés publiques et de police administrative. Il y a évidemment une inquiétude du SAF vis-à-vis du respect de la vie privée. Mais à la lecture des arrêtés, on comprend que c’est le narcotrafic qui est clairement visé. Le survol par drones est pensé comme un outil de police judiciaire et non comme un outil de police administrative, comme c’est prévu à l’origine. »