Les plus grands noms de la musique célèbrent la mémoire du musicien et cofondateur des Beach Boys disparu mercredi 11 juin à 82 ans.
Sa musique « vivra pour toujours ». À l’instar de Nancy Sinatra, les plus grandes stars rendent hommage à Brian Wilson, cofondateur du groupe The Beach Boys et compositeur de la trame sonore de la Californie des années 60, dont la famille a annoncé mercredi11 juin la mort à 82 ans. «Les mots nous manquent. Veuillez respecter notre vie privée pendant cette période difficile pour notre famille. Nous savons que nous partageons notre peine avec le monde entier», a-t-elle déclaré dans un bref communiqué. Les causes de sa mort n’ont toutefois pas été précisées mais le musicien, atteint de démence, avait été placé sous tutelle en mai 2024.
« J’ai pensé à toutes les années où je l’ai écouté et où j’ai admiré son génie. Repose en paix, cher Brian », lui a rendu hommage Bob Dylan sur les réseaux sociaux. Le musicien avait même déclaré il y a plusieurs années au magazine Newsweek : « Cette oreille – je veux dire, Jésus, il doit la déposer au Smithsonian ! », en référence à l’un des plus importants musées d’art au monde situé à Washington. Wilson et ses Beach Boys avaient popularisé au début des années 60 la musique surf, caractérisée par une guitare électrique légèrement saturée avec effet de réverbération, des harmonies vocales riches et des mélodies accrocheuses. Sa musique « vivra pour toujours », a commenté sur Instagram Nancy Sinatra, soulignant qu’un des « plus grands moments de sa vie » aura été de chanter California Girls avec lui.
« Que dieu bénisse Brian Wilson. Paix et amour à sa famille », a renchéri Ringo Starr, le batteur des Beatles, l’un des rares groupes à dépasser en popularité les Beach Boys au début des années 60. John Lennon considérait d’ailleurs l’album Pet Sounds (1966) comme l’un des meilleurs de tous les temps. Le fils de ce dernier, l’auteur-compositeur-interprète Sean Ono Lennon a par ailleurs salué la mémoire d’un « Mozart américain. Un génie unique venu d’un autre monde ». « Peu de personnes m’ont autant influencé que lui. Je me sens très chanceux d’avoir pu le rencontrer et passer du temps avec lui. Il a toujours été très gentil et généreux », a-t-il également écrit.
« Oh, non, Brian Wilson et Sly Stone au cours de la même semaine. Mon monde est en deuil. Quelle tristesse », a écrit sur Instagram Ronnie Wood, membre des Rolling Stones, en référence au pionnier américain du funk décédé cette semaine, lui aussi à 82 ans.
Un « génie » de la musique
Pour John Cale, cofondateur du groupe plus alternatif The Velvet Underground, « Brian Wilson ne se résumait pas à la “musique surf”, mais était un véritable génie musical qui avait réussi à faire de la pop quelque chose d’une étonnante sophistication ». Souvent qualifié de génie de sa génération, ce bassiste, chanteur, producteur et compositeur visionnaire avait permis aux Beach Boys d’accéder à la gloire grâce à des tubes emblématiques comme Good vibrations, I get around, Help me, Rhonda, tous N.1 au classement Billboard.
Après cinq années de profusion créatrice, au cours desquelles il a produit 200 odes au soleil, au surf et aux jolies filles, Brian Wilson a sombré à la fin des années 60 et pour des décennies dans une profonde dépression, alimentée par la drogue. Il en ressortira 35 ans plus tard pour terminer l’album inachevé des Beach Boys, Smile. Les Beach Boys comptent encore de nombreux fans à travers le monde. Quelque 12 millions de personnes en moyenne les écoutent chaque mois sur Spotify, selon la plateforme de streaming.
Né en Californie le 20 juin 1942, Brian Wilson est notamment le père de Carnie et Wendy Wilson, membres du trio Wilson Philips qui avait connu la gloire au tournant des années 90. Ses mélodies empreintes de mélancolie laissent entrevoir l’enfance difficile de Brian Wilson, marquée par un père autoritaire et parfois violent. Il était sourd de l’oreille droite et sa bouche s’affaissait lorsqu’il chantait, conséquence des nombreux coups qu’il avait reçus.
Né le 20 juin 1942 dans la banlieue de Los Angeles, Wilson a trouvé dans la musique un refuge après avoir souffert de l’éducation rigide de son père, qui allait devenir un temps le manager omniprésent du groupe. La musique était sa protection, et les Beach Boys étaient une affaire de famille : il avait formé le groupe avec ses deux frères Dennis et Carl, aujourd’hui décédés, son cousin Mike Love et son voisin Al Jardine.