Miser sur l’intelligence artificielle pour assurer sa souveraineté. C’est le message qu’a voulu faire une nouvelle passer à la France et l’Europe mercredi Emmanuel Macron. Pour cela, il a particulièrement salué la conclusion d’un partenariat entre le groupe français Mistral AI et le géant américain des puces électroniques Nvidia, annoncé le jour même depuis le plus grand événement d’Europe consacré à la tech qui se tient à Paris.

« Le partenariat annoncé aujourd’hui […] est, à mes yeux, une alliance historique », a déclaré le président sur la scène principale de VivaTech en compagnie des patrons des deux entreprises, Arthur Mensch et Jensen Huang.

Un concurrent de ChatGPT

Mistral AI, qui a conçu le chatbot Le Chat concurrent de ChatGPT, et Nvidia, qui produit des puces électroniques considérées comme indispensables au développement de l’IA générative, s’allient pour concevoir une plateforme de cloud où les modèles de la start-up tricolore seront disponibles. Baptisée « Mistral Compute », elle sera dotée de « 18.000 superpuces Blackwell », parmi les plus avancées du géant américain.

Arthur Mensch a vanté l’avènement d’une plateforme « complètement indépendante », qui permettra aux utilisateurs de « ne plus s’appuyer pour (leur) utilisation de l’IA sur certains fournisseurs américains ». « C’est un changement de paradigme car cela augmentera notre souveraineté et nous permettra d’en faire bien davantage », a appuyé Emmanuel Macron.

Le président s’est aussi livré à une déambulation dans les allées du salon, qui a ouvert ses portes mercredi matin pour une neuvième édition avec 14.000 start-up présentes et 165.000 visiteurs attendus. Il en a profité pour échanger avec plusieurs jeunes entreprises européennes et s’est livré à une défense de la souveraineté technologique du continent. L’Europe « a perdu son autonomie parce qu’elle a mis en danger sa capacité à produire. Elle est devenue de plus en plus dépendante du reste du monde », s’est inquiété le locataire de l’Élysée.

Nvidia promet « des milliards » de dollars

Quatre mois après l’organisation à Paris du sommet sur l’IA, qui avait vu affluer les promesses d’investissements dans cette technologie en France, Emmanuel Macron a en outre répété son souhait de voir aboutir « une IA […] soutenable, humaniste et sécurisée ». « Il faut qu’on se dote des capacités pour être au cœur de ce combat », a-t-il martelé.

Notre dossier sur l’Intelligence artificielle

Les annonces de Nvidia, qui organisait pour la première fois sa propre conférence à Paris à l’occasion de VivaTech, se sont par ailleurs multipliées, alors que Jensen Huang a livré un discours inaugural de plus d’une heure. « En deux ans, nous allons multiplier la capacité de calcul dédiée à l’intelligence artificielle en Europe par dix », a-t-il promis devant une salle comble. Enfin, il a indiqué au cours d’un échange avec la presse que son entreprise investirait « des milliards » de dollars sur le continent dans les années à venir.