Par

Ludivine Caporal

Publié le

12 juin 2025 à 12h11

L’histoire se répète et les autorités locales donnent la désagréable impression de la laisser faire.
Comme en 2019, des jeunes au volant de puissantes voitures sillonnent chaque week-end les rues de la Presqu’île dans l’unique but de créer des nuisances sonores et nocturnes pour les habitants : concerts de klaxons, cris, musique à fond, rodéos urbains, dérapages, vrombissements de moteurs… Un phénomène qui s’est de nouveau intensifié ces dernières semaines et qui n’arrive visiblement pas à être endigué, malgré les appels au 17 et les articles de presse pour alerter.

Vengeance après le coup de sang d’un habitant

Pire encore, la situation s’est déjà envenimée à plusieurs reprises, comme au mois de mai dernier lorsqu’un habitant de la rue Édouard-Herriot, excédé de ne pouvoir dormir, a lancé un seau d’eau par sa fenêtre sur les véhicules en cause. Ce qui a eu pour effet d’exciter encore plus les jeunes, qui ont réussi à pénétrer dans l’immeuble du riverain et qui ont cherché à en découdre avant que la police n’intervienne.

Depuis cette histoire, les rodéos ne se sont pas calmés. Au contraire, les perturbateurs reviennent se venger et sont encore plus bruyants qu’avant, faisant de leurs escapades nocturnes en centre-ville une sorte de jeu malsain.

La seule mesure efficace retirée en août 2023

Si le phénomène avait bien réussi à être empêché pendant plusieurs mois grâce à l’installation de barrières et d’agents de sécurité la nuit, soit la seule mesure réellement efficace mais retirée en août 2023 en raison de son coût jugé « trop élevé » par la municipalité, celui-ci est depuis revenu en force.

Et l’installation de panneaux d’interdiction avec flashs lumineux et menace de vidéo-verbalisation sur la rue Édouard-Herriot n’y a rien changé.

De son côté, la préfecture du Rhône assure pourtant que « le phénomène de rodéo fait l’objet d’une forte attention » de la police nationale, avec la réalisation de 174 contrôles routiers en Presqu’île depuis le 1er janvier 2025 et 18 interventions pour des rodéos. « Nous incitons les habitants à contacter le 17 », insiste le service de l’État.

En attente de la ZTL, présentée comme la solution ultime

Interrogé déjà en février 2024 à ce sujet par notre rédaction, l’adjoint au maire de Lyon en charge de la sécurité, Mohamed Chihi, avait alors assuré que « si le phénomène devait revenir tel qu’on l’a connu, on remettra en place le dispositif avec vigiles et barrières ».

Ce qui, à quelques jours désormais de la mise en place de la Zone à trafic limité (ZTL), présentée par l’élu comme « l’une des solutions » pour empêcher les rodéos urbains, ne semble plus vraiment faire sens.

Mais le dispositif n’aurait-il pas pu être remis en place il y a de ça plusieurs semaines, alors que les nuits des habitants recommençaient à être largement infernales ?

La question n’a en tout cas pas pu être posée à la municipalité, celle-ci n’ayant tout simplement pas répondu à nos sollicitations à ce sujet. Un silence qui laisse en tout cas entendre que la Ville attend que les choses se tassent d’elles-mêmes jusqu’à l’arrivée de la ZTL à la fin du mois…

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