Dans un millésime délicat, l’importance des notes des critiques pour remplir sa cave n’en est que plus forte. Découvrez les vins de Bordeaux 2024 – commercialisés en ce moment en primeur – ayant obtenu les meilleurs scores de la part des critiques internationaux.
Alors que les vins de Bordeaux sont commercialisés en primeur en cette fin de printemps, les plus grands critiques internationaux ont publié leurs notes. Des notes particulièrement importantes dans un millésime hétérogène, marqué par une forte humidité dans le vignoble et donc source de nombreux défis pour les vignerons. Si la médaille d’or revient, comme pour 2023, à Château Latour, un élément confirme que 2024 est bien une année faisant la part belle aux vins blancs. En effet, seules trois cuvées obtiennent un score plus élevé que l’an passé : deux blancs secs (Haut-Brion et La Mission Haut-Brion) et un liquoreux (Guiraud). Découvrez les vins les mieux notés par Antonio Galloni et Neal Martin (Vinous), Bettane et Desseauve, jancisrobinson.com et Le Figaro Vin.
Château Latour : «Le vin impose sa dignité»
Pauillac
Note des critiques internationaux : 95,8/100
Note Le Figaro : 95-97/100
Prix : Prochainement disponible
Un nez profond de fruits pourpres, qui tourbillonne dans les narines avec une grâce ensorcelante. En bouche, une étreinte de cachemire, la caresse d’une fine étole drapée autour des épaules par une fraîche soirée. Le vin impose sa dignité, son caractère savoureux et racé, porté par une noble amertume.
Château Montrose : «Cette pureté se prolonge en bouche, immaculée»
Saint-Estèphe
Note des critiques internationaux : 95,7/100
Note Le Figaro : 96-99/100
Prix : 117,60 €
Majestueux, opulent, le nez impressionne par la pureté saisissante de son fruit, de ses fleurs et de ses notes terreuses. Cette pureté se prolonge en bouche, immaculée, sublime, à l’image d’une lumière divine traversant une cathédrale. L’ensemble est très fin, d’une superbe définition, d’une longueur éblouissante, irrésistiblement savoureuse.
Château Lafite Rothschild : «Comme un lever de soleil fulgurant»
Pauillac
Note des critiques internationaux : 95,5/100
Note Le Figaro : 96-98/100
Prix : 403,20 €
Nez encore réservé, fidèle à Lafite en primeur. Notes rocheuses et noyau de prune esquissent une première impression discrète. En bouche, le vin s’illumine, déployant sa matière sur la langue comme un lever de soleil fulgurant, baignant le palais de nuances de rose et d’orange, comme des nuages cumulus éclairés par le soleil. Vibrant, harmonieux, il déploie une texture de laine mérinos, d’une finesse exquise. Puis le vin gagne en intensité, jusqu’à l’arrière-goût, profond, magnétique, qui oscille entre hédonisme assumé et tension électrique.
Château Haut-Brion : «Le vin affirme une virilité sereine»
Pessac-Léognan
Note des critiques internationaux : 95,5/100
Note Le Figaro : 94-97/100
Prix : 336,00 €
Au nez, c’est comme si l’on entrait dans la clairière d’une forêt, respirant à pleins poumons les myrtilles sauvages, le sous-bois, la terre humide et une touche de cèpes. En bouche, le vin affirme une virilité sereine, maître de son expression, orchestrant avec élégance un mariage sophistiqué de fruits noirs, de graphite et de notes rocheuses. La texture est superbe, portée par des tanins granuleux en finale.
Château Ducru Beaucaillou : «Un vin identitaire»
Saint-Julien
Note des critiques internationaux : 95,3/100
Note Le Figaro : 94-96/100
Prix : 127,50€
Le bouquet, somptueux, envoûtant, évoque un velours de soie vieux rose qui habillerait une belle se préparant pour un bal. On est dans un univers élégant et luxueux, aux notes de prune de Damas, de mûre sauvage, avec l’éclat d’un coulis de fruits, subtilement épicé. La bouche est puissante, concentrée, enveloppante, sur des notes de fruits noirs sophistiqués, aux accents rocheux, avec un grain de tanins souple et satiné. Une trame fraîche arrive sur la finale, qui déploie des notes de graphite. On sent la tension, l’acidité qui soutiennent la matière. Un vin identitaire.
Château La Conseillante : «Un vin savoureux, sophistiqué, subtil»
Pomerol
Note des critiques internationaux : 95,3/100
Note Le Figaro : 94-96/100
Prix : 168,00 €
Opulent, raffiné et épicé, le bouquet est chaleureux, presque oriental, avec des parfums de santal, de fleurs pourpres (violette, iris) et de fruits noirs, frais et mûrs. Des notes de goudron, d’ardoise, de mine de crayon ajoutent une couche supplémentaire de complexité. La bouche se révèle soyeuse, chatoyante, charnue, aux notes de cassis, de mûre, de myrtille, toujours avec ce caractère minéral perçu au nez. Un vin savoureux, sophistiqué, subtil, doté d’une superbe salinité. La finale pulpeuse, sur la fraîcheur, caresse le palais comme une langue de chaton.
Château Mouton Rothschild : «Une sorte de système solaire gustatif à explorer»
Pauillac
Note des critiques internationaux : 95,2/100
Note Le Figaro : 95-97/100
Prix : 357,60 €
Un nez fin et contemplatif, un peu distant de prime abord, tel un philosophe détaché des soucis du quotidien, puis traversé d’un élan vital où se superposent des arômes de sève de rose, de marc de café, de griotte et de violette. En bouche, ce qui saisit, c’est d’abord cette texture crémeuse, envoûtante, qui fait vaciller les sens. Puis, ce même élan vital remonte tel une sève jaillissante, emplissant la bouche d’une énergie palpitante, électrisante : une sorte de système solaire gustatif à explorer. La finale, longue et salivante, s’étire sur une note saline d’une pureté réjouissante.
Château Margaux : «La plénitude est maîtrisée, ciselée»
Margaux
Note des critiques internationaux : 95,1/100
Note Le Figaro : 95-97/100
Prix : 386,40 €
Cerise, mûre, géranium : un nez superlatif, sereine, foisonnant, mêlant fruits et fleurs parfumées. Une délicate sève apporte la fraîcheur cristalline de la rosée d’un matin d’été. En bouche, la plénitude est maîtrisée, ciselée, avec un noyau crayeux et des tanins de taffetas. Un vin majestueux.
Château La Mission Haut-Brion : «Apaisant, comme le murmure constant d’une fontaine»
Pessac-Léognan
Note des critiques internationaux : 95,1/100
Note Le Figaro : 93-95/100
Prix : 201,60 €
Un nez discret mais charmeur, aromatique, aux accents de prune, de framboise, avec une touche feuillue. La bouche apaise, comme le murmure constant d’une fontaine. Le fruit monte en intensité, tapisse les joues, s’épanouit, puis se retire lentement, avec grâce, vers une finale harmonieuse et sereine.
Petrus : «Le vin se révèle d’une succulence éclatante»
Pomerol
Note des critiques internationaux : 94,9/100
Note Le Figaro : 96-98/100
Prix : Prochainement disponible
Un bouquet immédiat dans toute sa délicatesse, complexe, aux notes de têtes florales (violette, rose), soulignées par des notes basses de sous-bois, de fougère, de tabac blond et de noisette grillée. S’y ajoute la framboise fraîche, avant de laisser place à une profondeur de fruits noirs. En bouche, le vin se révèle d’une succulence éclatante, véritable explosion de fruits rouges et noirs croquants : groseilles, mûres, framboises, d’une parfaite maturité. La texture est étonnamment enveloppante dans ce millésime 2024, légèrement crayeuse, tandis que la finale, saline et rayonnante, semble interminable. Elle est, sans doute, la plus longue de l’année.
Château Angélus : «La bouche est une invitation à la rêverie qui vous emmène loin des tourments du monde»
Saint-Émilion grand cru
Note des critiques internationaux : 94,9/100
Note Le Figaro : 95-97/100
Prix : 252,00 €
Un bouquet gourmand, mariant fruits rouges mûrs – avec une dominante de framboise –, fleurs séveuses et éclats de fève de cacao. Hypnotique, apaisante, la bouche est une invitation à la rêverie qui vous emmène loin des tourments du monde. Séducteur, charmeur, le vin appelle inlassablement à la prochaine gorgée, portée par un fruit tendre, une noble amertume et une sapidité irrésistible, le tout enrobé d’une texture somptueuse, veloutée, caressante. La finale, délicieusement saline, sur des notes de café frais, clôt ce vin généreux, expressif.
Château Guiraud : «Un vin très accompli»
Sauternes
Note des critiques internationaux : 94,9/100
Note Le Figaro : 92-94/100
Prix : 55,80 €
Quelle complexité dans ce nez tendre et bucolique ! On retrouve aussi bien la cire d’abeille que les fruits à noyau très mûrs, le safran que l’ananas rôti, la mangue que l’écorce d’orange confite, le miel d’acacia que les fleurs (tilleul, sureau). Très pure, la bouche reprend en grande partie l’aromatique du nez, mais en version XXL et surtout soulignée par une trame d’une fraîcheur insolente qui évite toute lourdeur et une texture caressante, de soie brossée. Un vin très accompli.
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Château L’Église-Clinet : «La bouche séduit par sa pureté cristalline»
Pomerol
Note des critiques internationaux : 94,8/100
Note Le Figaro : 95-98/100
Prix : 252,00 €
Un nez délicat de fleurs printanières, sur une base de fruits noirs irréprochables, relevé d’une belle touche grillée. La bouche séduit par sa pureté cristalline, sa précision, sa texture caressante de cachemire. Le jus s’écoule avec une fluidité inlassable, comme une fontaine éternelle. Les tanins, très fins, ont néanmoins une superbe présence savoureuse. Tout simplement divin.
Château Cos d’Estournel : «La bouche séduit par son allure soyeuse»
Saint-Estèphe
Note des critiques internationaux : 94,8/100
Note Le Figaro : 94-97/100
Prix : 118,80 €
Un bouquet raffiné, exalté, droit et intrigant, porté par une profondeur de fruits noirs, une touche saline et le parfum délicat des pivoines, aussi délicieux qu’un mets exquis qu’on poserait devant vous. La bouche séduit par son allure soyeuse, sa générosité sensuelle, entre pétales de rose, fruits rouges croquants et énergie vibrante. La salinité revient en finale, longue, savoureuse, irrésistible.
Château Léoville Las Cases : «Le vin déploie une énergie vibrante»
Saint-Julien
Note des critiques internationaux : 94,8/100
Note Le Figaro : 94-96/100
Prix : 135,40 €
Un bouquet qui évoque tout un univers en rouge : les fleurs capiteuses, les fruits pulpeux, le velours tout doux. Des arômes profonds s’élèvent, puis des notes liftées de sève de fleurs. En bouche, le vin déploie une énergie vibrante, comme une explosion maîtrisée de fruits acidulés, sophistiqués. La matière est onctueuse, sensuelle, et la finale s’étire avec grâce, comme un ruban de gros-grain qui glisse doucement sur la langue.
Château Palmer : «L’élégance même, sans artifice ni ostentation»
Margaux
Note des critiques internationaux : 94,8/100
Note Le Figaro : 94-96/100
Prix : 226,80 €
Au nez, un accent floral envoûtant, grisant, évoquant la promesse du premier jour de l’été, porté par un fruit noir d’une transparence lumineuse. La bouche, quant à elle, est l’élégance même, sans artifice ni ostentation. La structure, minérale et crayeuse, semble sculptée dans l’ivoire : ample mais parfaitement définie. Un vin juteux, raffiné, d’une grande digestibilité, qui saura se livrer avec grâce dès ses jeunes années.
Comment nous notons les vins ?
Depuis 2021, Le Figaro Vin utilise l’échelle internationale de 100 points afin de noter les vins avec davantage de précision. Voici notre grille de notation, qui vous permet de décrypter la note de chaque vin commenté sur notre site, le journal papier, ou dans le magazine :
98 à 100 : Un vin exceptionnel par sa grandeur et sa beauté, qui suscite une véritable émotion
95 à 97 : Un très grand vin, complexe, complet, équilibré, qui se démarque de tous les autres
91 à 94 : Un excellent vin, fidèle à son terroir, dont il retranscrit les plus belles caractéristiques
86 à 90 : Un bon vin, bien élevé, que l’on a plaisir à boire
80 à 85 : Un vin correct, tout en simplicité
Moins de 80 : Un vin désagréable ou présentant des défauts majeurs
L’équipe du Figaro Vin remercie chaleureusement les négociants CVBG et Duclot, l’Union des Grands Crus de Bordeaux, l’Organisme de Défense et de Gestion des vins de Sauternes et Barsac, et les consultants Derenoncourt, Eric Boissenot, Oeno-Lab et Rolland & Associés, ainsi que Bee Bordeaux et MCG pour l’organisation des dégustations.
Note aux lecteurs : Cet article est un contenu éditorial, rédigé exclusivement par les journalistes du Figaro. Toutefois, certains liens contenus dans l’article sont affiliés, de sorte que Le Figaro est susceptible de percevoir une rémunération lorsqu’un achat est effectué à partir de ces liens. Enfin, merci à Juliet Lecouffe pour la relecture des commentaires de dégustation.