Un chantier qui s’étendra sur plusieurs mois. Entre restauration patrimoniale et création contemporaine, la Ville de Lyon souhaite redonner vie à cet espace emblématique du parc.
Le Jardin botanique de Lyon se refait une beauté. Situées au cœur du parc de la Tête, les « petites serres » font l’objet d’un important chantier de restauration. Depuis 2006, ces serres sont fermées à plus de 60% en raison de leur état de dégradation. Mais, leur réouverture complète n’est pas prévue pour tout de suite. Le projet de restauration a été lancé ce mercredi 11 juin par la Ville de Lyon et la Fondation du Patrimoine.
A travers ce projet, la Ville de Lyon espère redonner vie à cet espace emblématique du parc. Pour le mener à bien, la Ville s’est rapprochée de la Fondation du patrimoine, organisme reconnu dans l’accompagnement de projets en faveur de la préservation du patrimoine, afin de participer au financement de l’opération. Une subvention de 20 000 euros a déjà été octroyée à la Ville de Lyon et une collecte en ligne a été lancée sur le site de la Fondation du patrimoine, avec l’objectif d’atteindre 1 million d’euros en direction des entreprises et particuliers.
L’intérêt patrimonial au cœur du projet
La rénovation se repose sur trois enjeux majeurs : le patrimoine, la conservation du vivant et l’accès aux connaissances.
Avec 7 millions de visiteurs par an, le parc de la Tête d’Or et ces serres sont un joyau du patrimoine lyonnais. Le projet propose donc de conserver des éléments bâtis à forte valeur patrimoniale tout en reconstruisant des équipements modernes.
« On est sur un projet qui n’est pas juste de restauration, mais sur un projet de démolition et de reconstruction qui s’inscrit dans le respect du patrimoine », explique Sylvain Godinot, adjoint au Maire de Lyon délégué à la Transition écologique et au patrimoine. Restitution du pavillon, construction de serres contemporaines performantes et construction de serres de grande hauteur, les « petites serres » vont connaître de nombreux changements tout en conservant son patrimoine.
« Les serres du XIXe siècle n’ont pas les mêmes besoins qu’aujourd’hui. Il y a la volonté de planter en pleine terre et d’avoir des plantes de grande hauteur », rajoute Maxime Lamarzelle, chef de projet.
Avoir des serres plus hautes pour pouvoir accueillir des plantes de grandes hauteurs est l’un des objectifs du chantier. Avec des serres basses, les jardiniers travaillent dans des conditions compliquées. Le défi est donc d’avoir des serres actuelles qui permettent d’ accueillir des arbres et des plantes qui ont besoin d’espace, mais aussi de pouvoir planter en pleine terre afin de mettre le public de façon plus immersive.
Un lieu de pédagogie et de sensibilisation
Mais outre l’enjeu patrimonial, le projet se base sur un enjeu d’éducation scientifique et technique. La sensibilisation et un accès au public sont des aspects importants pour la Ville de Lyon qui souhaite renforcer la pédagogie autour de la biodiversité.
« Si on veut que l’humanité soit plus respectueuse des autres vivants, il faut qu’on renforce ce travail d’éduction scientifique et technique. Il faut qu’on rapproche les humains, à commencer les Lyonnais et le reste du vivant », poursuit Sylvain Godinot. Les serres seront donc en accès gratuit notamment pour les scolaires afin qu’ils puissent profiter d’un lieu de pédagogie.
Du désamiantage à la reconstruction
Les Lyonnais devront s’armer de patience pour profiter de ces nouvelles serres. Alors que le projet a débuté ce mercredi 11 juin, ce lancement semble être le début d’un long chantier.
Une première phase de désamiantage et de démolition commencera ce lundi 16 juin. Une phase qui s’étendra sur 5 mois, jusqu’à fin octobre et qui débutera avec un désamiantage fin afin de conserver la structure primaire pour la remployer. Une fois achevée, cette première phase laissera place à la reconstruction durant le mois de novembre et pour 18 mois.