Par

Jean-Marc Aubert

Publié le

12 juin 2025 à 13h24

Ce dernier long week-end de Pentecôte, l’Hérault a été le théâtre d’une nouvelle rave party illégale ayant attiré près de 3 000 teufeurs sur l’ancien aérodrome, sur le causse de Nizas, au nord de Pézenas. Ce mardi 10 juin 2025 en matinée, le préfet de l’Hérault, François-Xavier Lauch venu sur place, a fermement dénoncé « l’organisation de ce rassemblement volontairement dissimulé aux autorités, bravant l’arrêté d’interdiction en vigueur qui doit être respecté ».

Le sénateur PS de l’Hérault, Hussein Bourgi réagit et condamne à son tour cet événement festif sauvage. Il se range sur la ligne du préfet en soutenant et en appuyant son combat. Nous lui avons posé quatre questions.

Métropolitain : Pourquoi cette prise de position ?

Hussein Bourgi : « Pendant trois jours, les habitants de Nizas et des communes voisines ont subi des nuisances sonores et des désagréments qui ont troublé leur tranquillité et leur sommeil. Je veux les assurer de ma sollicitude et de mon soutien.Pendant trois jours et trois nuits,  les gendarmes et les services de l’Etat, du Sdis, du Smur-Samu, de la Protection civile et de la Croix Rouge ont été mobilisés pour réduire l’impact de cette manifestation. Je salue l’engagement et l’abnégation de ces professionnels et de ces bénévoles. Quant à cette énieme rave party, je la dénonce et je la condamne avec force.

« Ces « commerçants » ont sciemment choisi d’aller vendre leurs marchandises sur le site d’une manifestation illégale. Ils sont donc en infraction. Par ailleurs il serait intéressant que l’Inspection du travail, les services des finances publiques et les douanes s’intéressent aux conditions de travail de leur personnel et à leur trésorerie ».

Hussein Bourgi
Sénateur PS de l’Hérault

Quel est votre constat ?

Je ne me résigne pas à ce que chaque année, dès les beaux jours, des communes de notre département subissent l’afflux de populations indésirables à l’occasion de ces rave party. Ces manifestations occasionnent de longues files de circulation sur nos routes, elles contribuent à détruire nos voiries et nos espaces naturels, elles provoquent des amoncellements de détritus. Pire encore, des participants sont régulièrement secourus pour consommation excessive d’alcool et de drogues. Et ils sont parfois conduits aux urgences saturant un peu plus un service hospitalier en sous effectif et en tension notamment en été, comme ce fut le cas le week-end de Pentecôte. Cette situation n’est ni acceptable, ni tenable.

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Mardi, près de 200 teufeurs étaient encore sur le causse à NIzas
Mardi, près de 200 teufeurs étaient encore sur le causse à NIzas (©JMA / Métropolitain)

Que comptez-vous faire en tant que parlementaire ?

Je compte tout mettre en œuvre pour durcir la réglementation et la législation en vigueur pour sanctionner encore plus durement les organisateurs et les personnes fréquentant ces rave party. Je m’intéresse en particulier à la législation italienne qui apparaît comme la plus sévère en la matière et donc la plus dissuasive. Je tiens à remercier le préfet de l’Hérault qui est le premier préfet en poste dans notre département à avoir témoigné de l’attention, de l’intérêt et des moyens pour lutter contre les rave party. Je lui en sais gré. Je tiens à remercier également le procureur de la République de Béziers, M.Raphaël Balland qui a fait preuve d’une exemplaire fermeté à l’égard des organisateurs d’une rave party illégale à Castanet-le-Haut en octobre 2024. Je l’encourage à faire preuve de la même sévérité à l’égard des organisateurs de la rave party de Nizas. Il sait pouvoir compter sur mon indéfectible soutien dans l’action judiciaire exemplaire qu’il mène dans l’arrondissement de Béziers. Je l’invite à ne pas limiter les seules poursuites judiciaires aux organisateurs de la rave party, mais à les étendre aussi aux foodtrucks et aux boutiques de vêtements.

Y a t-il d’autres mesures, voire sanctions à prendre ?

Ces « commerçants » ont sciemment choisi d’aller vendre leurs marchandises sur le site d’une manifestation illégale. Ils sont donc en infraction. Par ailleurs il serait intéressant que l’Inspection du travail, les services des finances publiques et les douanes s’intéressent aux conditions de travail de leur personnel et à leur trésorerie. Je veux conclure en saluant le maire de Nizas et plus largement les élus municipaux qui mettent tout en œuvre semaine après semaine pour lutter contre ces manifestations indésirables et génératrices de nuisances et de risques. Quand la rave party finit, ces élus municipaux se retrouvent souvent seuls pour en effacer les stigmates. Je veux les assurer de ma totale solidarité.

Plaintes contre X, mais…

Des plaintes contre X vont être déposées, mais le préfet de l’Hérault a révélé mardi qu’ils connaissait l’identité des organisateurs -« J’ai les noms »- et qu’il allait faire un signalement au procureur de Béziers. La compagnie de gendarmerie de Pézenas mène une enquête préliminaire, tandis que les policiers du Renseignement territorial -RT, ex-RG- de la DIPN de l’Hérault, présents sur le site ce mardi diligente également de discrètes investigations pour remonter aux organisateurs et éventuellement à un noyau de militants d’extrême-gauche qui se retrouveraient dans les raves parties,  ce qui reste à établir.

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