Le maire de Saint-Bernard (Ain), au nord de Lyon a annoncé son intention de retirer les petits panneaux imposés par la région dans le cadre du partenariat avec les communes.

«Sans argent, j’enlève les panneaux». Le maire de la petite commune de Saint-Bernard (Ain), situé à 25 kilomètres au nord de Lyon dans le val de Saône, est remonté contre la région. Son dossier d’aide au financement de la requalification du centre-bourg a été retoqué par la direction générale des services, selon une information du Progrès confirmée au Figaro . Il avait déjà essuyé un refus sur une autre demande, l’an passé. Face à cette décision et aux arguments avancés par la région, Bernard Rey (Agir) menace désormais de retirer les petits panneaux floqués du logo du conseil régional qui fleurissent dans les communes auralpines depuis 2015 et l’élection de Laurent Waquiez (LR).

«Quand Laurent Wauquiez a mis en place cette convention avec les communes, il nous a dit de solliciter la région pour des projets structurants, rejoue l’ex-macroniste passé chez Agir en 2019. C’est gonflé de dire “on va vous accompagner” et d’avoir ces réponses ensuite, alors que les finances des communes sont exsangues. Il n’est que sur le discours, avec des effets d’annonce sur lesquels il communique très largement. Mais après le temps des élections, il y a le temps du travail». Pour l’heure le maire de Saint-Bernard pourra compter sur les subsides du département de l’Ain et de l’État dans son projet de requalification du centre-ville.

De son côté la région motive son refus en rappelant les critères de validation des dossiers, avec une «priorité donnée aux communes qui font une première demande». «Ce n’est pas le cas ici, puisqu’au global, la commune de Saint-Bernard a bénéficié de 128.729 euros de subventions régionales au titre des politiques territoriales», précise au Figaro l’entourage du président de région, Fabrice Pannekoucke, successeur de Laurent Wauquiez depuis son élection comme député de Haute-Loire.

«Seigneur des panneaux»

«Effectivement, ce n’est pas une première demande, nous avions déjà eu 9000 euros pour l’extension du skate park !, fulmine Bernard Rey en retour. Et des toilettes municipales pour la salle municipale lors du dernier mandat, là pas de problème on laissera les panneaux de la région». Concernant la pose de ces panneaux justement, la région précise qu’elle «fait partie de la convention qui lie la Région à la commune bénéficiaire». Qui dit présence de panneaux dit, donc, aide passée.

Depuis son élection à la tête de la région en 2015, Laurent Wauquiez a pris l’habitude d’imposer l’affichage de panneaux aux collectivités aidés par la région.
Wikimedia/Chabe01

Depuis son élection à la tête de la région en 2015, Laurent Wauquiez a pris l’habitude d’imposer l’affichage de panneaux aux collectivités aidés par la région. Une frénésie de pancartes en entrées de communes frappées du nouveau logo Auvergne-Rhône-Alpes, qui lui a valu le surnom moqueur de «seigneur des panneaux» de la part de l’opposition de gauche. Fabrice Pannekoucke, le successeur de celui qui est toujours conseiller spécial et très actif dans la région a poursuivi sur la même voie depuis son élection en septembre 2024.

«Ces panneaux coûtent cher, dénonce au passage Bernard Rey, plusieurs maires le disent, moi j’en parle, mais il y en a d’autres qui les ont retirés. La région demande de commencer par poser les panneaux, les clôtures de chantier et d’envoyer des photos pour avoir l’argent. Moi je dis que sans argent il n’y a pas de panneaux, je veux leur dire qu’ils se sont foutus de nous». Le début d’une fronde ? Rien n’est moins sûr dans ce département très ancré à droite.