Un élève de 14 ans a été arrêté mardi 10 juin après avoir poignardé une assistante d’éducation lors d’un contrôle des sacs par les gendarmes devant un collège de Nogent, en Haute-Marne. La victime, âgée de 31 ans, a rapidement succombé à ses blessures. Un drame qui rappelle forcément celui qui s’est déroulé il y a quelques semaines dans l’établissement scolaire Notre-Dames-de-Toutes-Aides, à Nantes (Loire-Atlantique).

Un élève de 16 ans avait attaqué quatre de ses camarades au couteau jeudi 24 avril, ôtant la vie à l’une d’elles, Lorène. Le suspect avait été placé en garde à vue, avant que son état de santé ne soit jugé incompatible avec cette mesure de privation de liberté. Il est depuis hospitalisé dans une unité spécialisée du sud de la France.

Peu de temps après le drame, les parents de Lorène avaient décidé de lancer une cagnotte afin « de récolter des dons à destination du réseau d’intervenants à l’aide psychologique des enfants et des adolescents ». 

C’est sur la page de cette cagnotte qu’ils ont tenu à réagir au drame de Nogent mercredi 11 juin. « C’est avec tristesse que nous avons appris l’agression qui a eu lieu à Nogent, écrivent les parents. Un drame qui laisse une nouvelle famille meurtrie, des adolescents et une équipe éducative traumatisés… et qui prouve le manque d’accompagnement des jeunes dans le domaine de la santé mentale sur les aspects de la prévention, de la détection et du soin en France. »

« Faire bouger les lignes »

Et d’ajouter : « Le besoin d’accompagnement en psychiatrie est criant. Malheureusement, ça nous conforte à nouveau dans la nécessité de faire bouger les lignes. »

Le collégien, suspecté d’avoir tué une assistante d’éducation, a été interpellé juste après les faits Sa garde à vue a été prolongée mercredi de 24 heures pour permettre « de nouvelles auditions », a indiqué le procureur de la République de Chaumont, Denis Devallois. L’issue de cette garde à vue doit être connue jeudi.

Le suspect ne présente « aucun signe évoquant un possible trouble mental », mais apparaît en « perte de repères quant à la valeur de la vie humaine », selon le procureur. Adolescent « fasciné par la violence », il a dit en garde à vue qu’il voulait tuer une surveillante, « n’importe laquelle », rapporte le magistrat. L’avocat de l’adolescent conteste cette déclaration et précise « qu’aucune expertise psychiatrique n’a été réalisée à ce stade de l’enquête ».