Le procureur de la République de Grenoble a fait appel de la condamnation, mardi, d’Imad Tintin à une amende de 450 euros, a annoncé Me Alexandre Rouvier, l’avocat de l’influenceur algérien, ce jeudi.
Imad Ould Brahim, dit Imad Tintin, était initialement poursuivi pour « provocation directe à un acte de terrorisme », un délit passible de 7 ans d’emprisonnement, pour des propos tenus sur Tik-Tok qui, selon une première traduction, appelaient à « brûler vif, tuer et violer sur le sol français ». Présenté devant le tribunal correctionnel le 6 janvier dernier dans le cadre d’une procédure de comparution immédiate, l’homme de 31 ans installé à Échirolles avait été placé en détention provisoire dans l’attente de son procès prévu le 5 mars. Mais ce jour-là, le tribunal avait ordonné un nouveau renvoi de l’affaire au 23 mai afin que soit réalisée une nouvelle traduction des propos reprochés à l’Échirollois qui avait alors été remis en liberté.
Quand la traduction fait débat
Finalement, un expert près la Cour de cassation avait traduit ses termes par « Nous les Algériens, nous les gens du sang, nous avons grandi dans le sang […] on va vous mettre le feu ». Des propos visant, selon l’influenceur, les opposants au régime algérien et non la France.
Le 23 mai , le procureur avait demandé la requalification des faits en “menace de commettre un crime ou un délit contre les personnes”, un délit passible d’une peine de six mois d’emprisonnement et 7 500 euros d’amende. Il avait requis une peine de six mois de prison, dont quatre mois avec sursis, à l’encontre d’Imad Ould Brahim.
Mardi 10 juin, le tribunal correctionnel de Grenoble qui avait mis sa décision en délibéré à l’issue de l’audience du 23 mai, est allé encore plus loin dans la requalification des faits en estimant qu’il s’agissait de « menaces de commettre des violences », une contravention de 3e classe pour laquelle il a donc condamné Imad Ould Brahim à une amende de 450 euros. Condamnation dont le procureur a donc fait appel.