Avant la crise du Covid, on parlait des Nantisiens. Des quoi ? Ces Parisiens qui ont quitté la capitale pour s’installer à Nantes et profiter de la qualité de vie sur les bords de l’Erdre. Depuis, la ville est devenue un nouveau Chicago, selon certains. On exagère, direz-vous. Pas tant que cela quand des chaînes télé y posent régulièrement leur caméra pour évoquer le sujet (peut-être le tropisme nantais du présentateur). Ce climat d’insécurité de Nantes est-il justifié ?

Ex-maire de la ville de 1989 à 2012, Jean-Marc Ayrault le reconnaît : « Il y a des difficultés qui ne sont pas spécifiques à Nantes mais qui sont réelles. Il y a une dégradation au niveau de la sécurité et surtout liée au développement du narcotrafic, c’est une vraie plaie nationale. 

« Même si l’insécurité est un sentiment, il faut s’en occuper »

L’examen de la loi sur le narcotrafic actuellement à l’Assemblée nationale satisfait l’ancien Premier ministre. « C’est une bonne chose, dit-il. Il faut se donner les moyens de réagir. » Avant de réaxer la conversation sur les bords de l’Erdre : « La ville de Nantes, dirigée par Johanna Rolland, fait son maximum en lien avec l’Etat, qui joue aussi son rôle, avec le préfet et la police nationale de façon assez efficace. Les choses s’améliorent en matière de sécurité. On n’est pas encore au bout du compte. Quand je regarde le classement de Nantes en matière d’insécurité, elle n’est pas du tout en tête. Il y a des villes comme Grenoble qui est nettement devant, ou Lille. »

L’ex-Premier ministre l’affirme : « Il faut toujours être mobilisé sur la question de la sécurité. Parfois, on dit le sentiment d’insécurité. Même si c’est un sentiment, il faut s’en occuper. C’est une question civique et démocratique. »

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La sécurité sera peut-être l’un des enjeux des élections municipales de 2026 à Nantes. Jean-Marc Ayrault estime que Johanna Rolland « a réussi. Elle a même renforcé son autorité » au cours de ce deuxième mandat à la tête de la ville. Pour 2026, « ça se présente dans de bonnes conditions. Maintenant, il y a la question des alliances. Ses partenaires sont-ils prêts à repartir ? », pose-t-il. Réponse dans les prochains mois.