Taxera, taxera pas ? Le président américain Donald Trump ne cesse de créer de l’incertitude, dans tous les secteurs de l’économie. Après avoir annoncé l’instauration de redoutables droits de douane de 20% sur tous les produits européens, il a finalement fait volte-face mercredi 9 avril, annonçant une « pause de 90 jours ». En Provence, l’incertitude demeure dans la filière du savon.

L’exportation du célèbre emblème marseillais vers les États-Unis représente une part notable de la diffusion internationale. Les données précises sont difficiles à isoler dans les catégories générales du produit (code HS 3401 dans les statistiques douanières). Mais les importations de savons français aux États-Unis ont atteint environ 13,6 millions de dollars, en novembre 2024.

Une part significative de cette somme concerne le savon de Marseille, qui bénéficie d’une réputation de produit naturel et artisanal. Sa production totale en France est estimée à environ 32 000 tonnes par an, dont une part croissante est destinée à l’export. Du moins, avec les anciens droits de douane.

Des ambitions « potentiellement revues à la baisse »

« Nous allons potentiellement revoir nos ambitions à la baisse, à cause des incertitudes », souffle Raphaël Seghin, président de la savonnerie Fer à Cheval, l’une des quatre composant l’Union des professionnels du savon de Marseille. La société dispose d’une filiale à New York, mais son activité aux États-Unis reste minime. 3% du chiffre d’affaires. « On espérait faire plus en 2025. Nous avions pour objectif de vendre nos savons dans des chaînes, des grands magasins. »