Viswash Kumar Ramesh est un miraculé. Ce ressortissant britannique de 40 ans, qui a pris place ce jeudi 12 juin à bord du vol AI171 en direction de Londres, est, parmi les 242 passagers, le seul survivant du crash. Retrouvé en vie aux abords des débris de l’appareil d’Air India, qui s’est écrasé dans un quartier résidentiel d’Ahmedabad, dans l’ouest de l’Inde, juste après son décollage, Viswash Kumar Ramesh a été immédiatement transporté en ambulance à l’hôpital civil de la ville. Le média national indien Hindustan Times est allé à sa rencontre.

«Trente secondes après le décollage, il y a eu un grand bruit, puis l’avion s’est écrasé. Tout s’est passé si vite», a raconté le Britannique au quotidien, allongé sur un lit. Les autorités indiennes ont confirmé qu’il était bien le seul survivant du crash, et qu’il a été «hospitalisé et est sous traitement». L’homme, qui dit avoir subi des «blessures dues à l’impact» au thorax, aux yeux et aux pieds, a été filmé peu après la catastrophe, en train de marcher, légèrement boiteux, jusqu’au véhicule de secours.

Toujours en possession de sa carte d’embarquement, il a indiqué au média indien qu’il devait voyager sur le siège 11A en compagnie de son frère, Ajay Kumar Ramesh, 45 ans, assis quelques rangées plus loin. Les deux hommes s’étaient rendus quelques jours en Inde pour rendre visite à leur famille et s’apprêtaient à rentrer au Royaume-Uni. «Il voyageait avec moi et je ne le trouve plus. S’il vous plaît, aidez-moi à le retrouver», a-t-il demandé.

Sa survie reste pour le moment inexpliquée. «Quand je me suis relevé, il y avait des corps tout autour de moi. J’avais peur. Je me suis levé et j’ai couru. Il y avait des morceaux de l’avion tout autour de moi», a-t-il relaté. «Avoir un survivant sur un crash pareil, c’est clairement un miracle», confirme à Libération Jean Serrat, ancien pilote de ligne et consultant aéronautique pour BFM TV. «Son emplacement est important. Le siège 11A est du côté gauche, contre le hublot, à l’avant de l’appareil. Mais surtout juste avant le longeron qui sépare l’aile en deux. L’avion se casse généralement juste après cet élément», avance le spécialiste.

Si les rumeurs veulent que l’arrière d’un avion soit plus sécurisé que l’avant, dans ce cas de figure, c’est tout l’inverse. «L’avion a visiblement perdu de la vitesse, on voit qu’il descend petit à petit. Le pilote a certainement tenté de le maintenir en vol en tirant au maximum sur le manche en l’air, hypothétise Jean Serrat. Quand il heurte le bâtiment, il y a de fortes probabilités que ce soit la partie moitié arrière qui ait touché en premier et explosé, tandis que la partie avant a continué de glisser».

L’autre théorie circulant dans les médias indiens, notamment sur la chaîne Times Now, veut que Viswash Kumar Ramesh ait sauté de l’avion par l’issue de secours juste avant l’impact avec le sol. Cela reste malgré tout difficile à imaginer dans une telle situation.

Quoiqu’il en soit, Viswash Kumar Ramesh pourra retrouver sa femme et son enfant à Londres. Jeudi soir, de nombreuses familles espéraient encore une issue heureuse, et arpentaient les couloirs de l’hôpital à la recherche de proches ayant pu survivre au crash.

Mise à jour à 21 h 47 avec plus de contexte et l’analyse du spécialiste aéronautique Jean Serrat.