Par
Julien Sournies
Publié le
12 juin 2025 à 18h14
Il n’a pas hésité à taper du poing sur la table. Face à une « montée grandissante des actes de délinquance » dans la commune de Villars (Loire), près de Saint-Étienne, Jordan Da Silva, a organisé un conseil municipal exceptionnel ce mardi 10 juin 2025 pour tenter de lutter contre l’insécurité. Car selon le maire, la situation est devenue « presque invivable » depuis quelque temps.
« Ils ne peuvent plus rien faire librement »
« En l’espace d’un an, la délinquance a augmenté de 14 %. C’est énorme », déplore Jordan Da Silva, contacté par la rédaction. Au sein de la commune au quelque 7 000 habitants, les cambriolages, les vols d’accessoires et de voitures sont devenus légion.
Un certain nombre de Villardaires m’ont sollicité sur ce sujet car ils se sentent de plus en plus en insécurité. Ils ne peuvent plus rien faire librement et ne veulent plus vivre dans ces conditions.
Jordan Da Silva
Maire de Villars
Si l’édile souhaite, entre autres, rallumer l’éclairage public durant la nuit, relancer le dispositif « Voisins vigilants » ou encore installer de nouvelles caméras de vidéoprotection, la principale mesure voulue par la municipalité concerne la mise en service d’une entreprise de sécurité privée. L’objectif : mettre en place une patrouille mobile les nuits sur le domaine public.
« Pendant ce temps, les effectifs de la police municipale pourront pleinement se concentrer sur la sécurité au sein des quartiers en après-midi et en soirée. Les missions non prioritaires seront quant à elles ajournées », précise Jordan Da Silva.
L’opposition monte au front
À l’issue du conseil municipal, les élus d’opposition se sont fendus d’un communiqué en émettant de nombreuses interrogations. D’abord, concernant la mise en place d’une entreprise de sécurité privée, les élus rappellent notamment que « des agents de sécurité privée ne peuvent pas patrouiller sur la voie publique. Il s’agit d’une prérogative de puissance publique réservée aux collectivités territoriales et à l’État. C’est de la désinformation aux yeux des villardaires ».
Quant à la remise en marche des éclairages publics, l’opposition regrette « un mépris des économies réalisées et du geste important pour l’environnement ». Pour l’installation de nouvelles caméras ? « Les faits sur Villars sont anciens et nous espérions avant que vous auriez gagné du temps en vous posant cette question avant. Maintenant, c’est trop tard ».
Et les élus de conclure : « Nous attendons mieux de vous, pas simplement de rallumer la lumière et d’écrire aux autorités. Il faut prendre des initiatives fortes et mobiliser les moyens communaux, à la fois en matière d’influence que de personnels. Comblez les postes vacants, faites étudier les données, voyez ce qui se fait ailleurs. »
« Il faut que les malfaiteurs aient peur de passer à l’acte »
De surcroît, si aucun point de deal fixe n’est, pour l’heure, officiellement recensé sur Villars, l’édile indique que « de nombreux habitants m’en parlent régulièrement. Il m’arrive parfois d’être obligé de solliciter les forces de l’ordre pour les faire déguerpir. C’est pour ça qu’une patrouille de nuit peut-être utile ».
En tout cas, l’idée de cette mesure c’est que les malfaiteurs n’aient plus la possibilité de commettre leurs actes en toute impunité. Il nous faut donc utiliser tous les moyens qui sont à notre portée.
Jordan Da Silva
Maire de Villars
S’il n’a encore aucune certitude quant à la mise en place de cette mesure phare, puisque la préfecture de la Loire doit donner son feu vert, Jordan Da Silva mise beaucoup dessus. « Celle-ci comme toutes les autres vont permettre à ce que tout le monde se sent plus en sécurité. Il faut que les malfaiteurs aient peur de passer à l’acte. La peur doit changer de camp. »
Quant aux autres mesures votées en conseil municipal, l’édile annonce qu’elles vont « prochainement être formulées auprès du gouvernement ».
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