- À Strasbourg, une nouvelle piste cyclable crispe les usagers de la route.
- Aux heures d’affluence, elle provoque bouchons et tensions.
- Face aux nombreuses réactions, la mairie a décidé de faire marche arrière.
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Le 13H
Tout le monde en parle à Strasbourg. Jusqu’à il y a peu, la rue Mélanie était à double sens, sur deux voies, mais désormais, l’une d’elles est dédiée aux cyclistes. Si les espaces sur le côté doivent permettre de rouler dans les deux sens, aux heures d’affluence, l’axe est devenu le théâtre de scènes de bouchons inédites, que les automobilistes n’hésitent pas à filmer. « C’est pas possible », s’exclame un automobiliste agacé dans le reportage du JT de TF1 en tête de cet article. « J’ai ma sœur qui habite là. Les gens en viennent aux mains, les gens règlent la circulation », abonde une seconde.
Alors qu’il est compliqué selon les automobilistes de rouler dans les deux sens sur une seule voie, des scènes d’infraction ont régulièrement lieu et certaines voitures bloquées empruntent la piste cyclable, comme pendant notre tournage.
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Même les deux roues sont partagés. « C’est exagéré pour ce petit bout de rue, parce qu’à peine on a fait une centaine de mètres, la piste cyclable s’arrête, ça n’apporte pas grand-chose », reconnait une cycliste.
Face aux nombreuses réactions, la mairie a décidé de faire machine arrière et compte revoir l’aménagement de cette rue. « On se rend compte qu’on a peut-être atteint des limites, on est peut-être allé dans une ambition trop grande », réagit face à notre caméra Marc Hoffsess, adjoint à la mairie de Strasbourg en charge de la transformation écologique des territoires.
« On est obligés d’aller se garer loin »
A Strasbourg comme ailleurs, ces projets pour deux roues divisent les habitants, une partie d’entre eux dénonçant les désagréments causés par les bandes cyclables. Il y a un mois près de Lyon, celle que montre la suite de notre reportage a remplacé une trentaine de places de stationnement. Et pour être sûr qu’on ne s’arrête pas dessus, des bordures en béton délimitent l’espace. « Là par exemple, c’est un livreur, forcément il est obligé de se mettre au milieu de la voie, alors qu’avant il y aurait eu quelques places, on pouvait se mettre sur le côté », explique Patricia, qui vit ici depuis 13 ans et ne peut plus garer sa voiture devant chez elle. « On est obligés d’aller se garer dans des quartiers loin, faire le tour de tout le quartier, déposer nos courses en double file », poursuit-elle.
La métropole de Lyon assure qu’en contrepartie, d’autres places ont été créées ailleurs et qu’il n’y a pas moins de stationnement. Une pétition a quand même été signée par 430 personnes dans l’espoir, comme à Strasbourg, de faire revoir cet aménagement.
La rédaction de TF1info Reportage | Khélian YOUSFI, Octavie COUCHARD et Sylvain THIZY