La Cour de cassation a rejeté, ce jeudi 12 juin 2025, les pourvois formés par les dentistes marseillais Lionel et Jean-Claude Guedj. Ils avaient été condamnés par la cour d’appel d’Aix-en-Provence, en octobre 2023, à respectivement huit et cinq ans d’emprisonnement pour avoir mutilé quelque 400 patients des quartiers populaires de la ville, rappelle l’Agence France-Presse (AFP).

Le rejet de ces pourvois rend donc définitive la condamnation de Lionel Guedj et de son père Jean-Claude Guedj, alias « Carnot », pour « violences suivies de mutilation ou d’infirmité permanente, escroqueries aux organismes sociaux et faux et usage de faux ».

Installé dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille de 2006 à 2012, le cabinet de Lionel Guedj, jeune chirurgien-dentiste, était « une machine à fric fonctionnant à plein régime », avait dénoncé l’accusation lors du procès en appel, au printemps 2023. Son père Jean-Claude Guedj, dentiste en fin de carrière, a été condamné pour avoir prêté main-forte à son fils.

374 victimes reconnues

Au total, 374 victimes ont été reconnues dans cette affaire. Un grand nombre a témoigné, à la barre, de son calvaire, avec des souffrances toujours d’actualité et des vies gâchées pour certaines.

La haute juridiction a toutefois fait droit à deux moyens soulevés par le Fonds de garantie des victimes (FGTI), qui s’était vu débouter de ses demandes dans l’arrêt de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, notamment concernant le remboursement de diverses sommes ayant servi à indemniser les victimes des deux dentistes.

« Les juges ne pouvaient rejeter les demandes présentées au titre de victimes indemnisées par le FGTI au motif que lesdites victimes ne s’étaient pas constituées parties civiles », a estimé ce jeudi la Cour de cassation dans son arrêt. Elle souligne que « dès lors que l’existence du préjudice causé aux victimes de violences aggravées résultait de la déclaration de culpabilité des condamnés, il appartenait à la cour d’appel […] de chiffrer le préjudice subi par ces dernières ».

Les demandes formulées par le FGTI seront donc examinées à nouveau par la cour d’appel d’Aix-en-Provence.