Par
Rédaction Paris
Publié le
12 juin 2025 à 18h07
Le parquet de Paris a annoncé, jeudi 12 juin 2025, l’ouverture d’une enquête pour violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique, à la suite de l’évacuation de plusieurs centaines de jeunes migrants de la Gaîté Lyrique (3e), intervenue le 18 mars dernier. L’enquête, lancée le 21 mars, fait suite à « un signalement de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), relatif à des violences qui auraient été commises par des fonctionnaires de police lors de l’évacuation », a précisé le ministère public, confirmant une information obtenue par l’AFP auprès d’une source proche du dossier.
Cette procédure permet notamment « l’exploitation des vidéosurveillances de cet événement », afin d’en garantir la conservation dans le cadre de l’instruction, a ajouté le parquet.
Une évacuation de 450 jeunes migrants
Le 18 mars, sur arrêté du préfet de police, les forces de l’ordre ont procédé à l’évacuation d’environ 450 jeunes migrants, majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne, qui occupaient les lieux depuis le 10 décembre 2024. Installés dans ce centre culturel appartenant à la mairie de Paris, ils réclamaient la reconnaissance de leur minorité et un hébergement. Leur âge fait toutefois l’objet de contestations de la part de la municipalité et de la préfecture de police.
Dès la mi-décembre, la Gaîté Lyrique avait annulé sa programmation culturelle. L’établissement, tout en se disant compréhensif, dénonçait « à la fois l’occupation et l’inaction des autorités ». Le 10 février, une plainte contre X avait été déposée par la direction pour dégradations de biens et diffusion de messages malveillants.
Une tribune pour dénoncer « la brutalité » de l’opération
Le jour de l’évacuation, aux alentours de 6 heures du matin, CRS et gendarmes mobiles ont franchi les cordons formés par plusieurs dizaines de militants rassemblés devant l’établissement, dans un climat tendu, selon des journalistes de l’AFP présents sur place. Les forces de l’ordre ont ensuite pénétré dans les locaux. Une journaliste a rapporté avoir vu de jeunes migrants quitter les lieux avec leurs effets personnels. Peu avant 9 heures, des gaz lacrymogènes ont été utilisés pour disperser les manifestants.
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Le préfet de police a indiqué que 46 personnes avaient été interpellées. Il a également fait état de six jeunes migrants blessés, sans nécessité de soins médicaux. Trois autres personnes ont été prises en charge : un migrant, un CRS, et un journaliste légèrement blessé au genou.
Dans les jours qui ont suivi l’évacuation, plus de 400 artistes, parmi lesquels Virginie Despentes, Joey Starr, Adèle Haenel et Marina Hands, ont dénoncé « la brutalité » de l’opération dans une tribune.
Avec AFP
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