Les faits remontent à plus de quinze ans. Carole, 40 ans aujourd’hui, avait alors une vingtaine d’années.

« Je prenais régulièrement le bus sur l’avenue Jean-Médecin pour aller à la fac à Valrose, se souvient la Niçoise. Un jour, un homme, la trentaine, est venu s’asseoir à côté de moi. Il me collait et avec sa main, qu’il avait placée dans l’espace entre nos sièges, il me frottait la jambe. »

Désemparée face à cette intrusion, Carole passe par plusieurs sentiments.

« Je me suis sentie très mal à l’aise, j’ai senti que ce n’était pas normal mais sans savoir exactement jusqu’où j’avais moi le droit de réagir, concède cette maman de deux enfants. J’étais plus dans un esprit d’évitement que de combativité. »

« Je ne veux plus revivre ça »

Carole change alors de place. En vain. « Il m’a suivie et est revenu s’asseoir à côté de moi. Il cherchait à me parler et me proposait de prendre un café avec lui. J’ai refusé, puis j’ai essayé de l’ignorer, mais ça n’a rien changé. »

Ce n’est qu’une fois hors du bus que Carole parvient à se soustraire à cette situation.

 

Aujourd’hui encore, malgré le temps qui s’est écoulé, Carole redouble de vigilance dans les transports en commun.

« Après ça, j’ai suivi des stages de self-défense et je fais toujours attention à l’endroit où je m’installe. Quand cela s’est passé, j’étais côté fenêtre. Maintenant, je me place systématiquement côté allée ou sur les sièges seuls dans le bus. En cas de problème, j’ai ainsi plus de facilités pour partir. Je ne veux plus revivre ça. »

Carole a toutefois un regret: celui « de ne pas avoir fait assez de bruit ». « Si je devais faire passer un message aux femmes, je leur dirais: ne restez pas silencieuses, osez faire du bruit, osez signaler ces comportements. Nous pouvons le faire, nous le devons. »