Avant que la taxe dite Zucman ne soit rejetée au Sénat jeudi 12 juin, le gouverneur de la Banque de France avait émis des réserves quant à son utilité, et notamment sur les conséquences économiques pour «les plus belles entreprises françaises».

François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, «prudent» sur la taxe Zucman.

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– François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, «prudent» sur la taxe Zucman.

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La taxe dite Zucman est-elle la solution alors que le gouvernement recherche toujours comment faire 40 milliards d’euros d’économies dans le cadre du Budget 2026 ? Au mois de février, la proposition de loi du groupe Ecologiste et Social proposant de mettre en place une taxation minimale sur les hauts patrimoines avait été adoptée à l’Assemblée nationale. Ce texte prévoit de fixer un impôt minimal de 2% sur le patrimoine des ultra-riches. Cela concernerait les personnes ayant des revenus supérieurs à 100 millions d’euros.

Au total, la mesure pourrait rapporter entre 15 et 25 milliards d’euros, soit près de la moitié de ce que recherche le gouvernement. Mais est-ce vraiment une bonne solution ? Interrogé sur le sujet sur Franceinfo jeudi 12 juin, le gouverneur de la Banque de France a d’abord rappelé que l’institution n’était «pas en charge des choix fiscaux, car il s’agit d’un départ politique et démocratique». Toutefois, à titre personnel, François Villeroy de Galhau, qui se dit «très sensible à la justice fiscale», s’est montré beaucoup plus «prudent» et a parlé même d’«illusion fiscale».

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Un effort à concentrer sur les dépenses

Pourquoi ? D’abord à cause des rendements de cette potentielle taxe. «C’est beaucoup plus que ce que n’a jamais rapporté l’ISF qui était autour de cinq milliards d’euros», a tenu à rappeler le gouverneur de la Banque de France. Pourquoi une telle différence ? «Car ce texte toucherait aussi bien les biens professionnels, que les entreprises françaises, leurs créateurs et leurs propriétaires.»

François Villeroy de Galhau a pris l’exemple de Mistral AI, dont le créateur a été reçu sur le plateau de Franceinfo juste avant lui. «Il faut être un petit peu prudent sur l’idée que l’on va taxer les créateurs ou actionnaires des plus belles entreprises françaises, car cela aurait des conséquences économiques», a-t-il admis. Pour lui, «la priorité pour redresser notre problème de dette, c’est l’effort d’abord sur les dépenses». François Villeroy de Galhau plaide d’ailleurs pour «un effort juste et partagé», mais qui doit «concerner tout le monde».

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Un discours semble-t-il partagé par les sénateurs, car dans la soirée de jeudi, ce texte de taxe dite Zucman, a été rejeté à la chambre haute. Parmi les arguments portés par ses opposants, le risque d’exil fiscal des foyers ciblés, une possible «inconstitutionnalité» et un «signal négatif aux investisseurs étrangers». Les Ecologistes et la gauche ont d’ores et déjà promis de «redéfendre la mesure» dans le cadre du Budget 2026.

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