Un médecin âgé de 30 ans a été agressé en milieu de semaine par une patiente à qui il venait de refuser le renouvellement de son arrêt de travail.

Médecin généraliste âgé de 30 ans, Soufiane qui exerce au sein du centre Medsoins de Décines a été agressé ce mercredi 11 juin lors d’un rendez-vous avec une patiente. Cette dernière, âgée d’une vingtaine d’années souhaitait la prolongation de son arrêt de travail. Elle s’est emportée et a proféré des insultes racistes face au refus du généraliste qui a expliqué que son cabinet ne faisait pas ce genre de consultation. «Elle m’a alors insulté très vulgairement et m’a jeté un électrocardiogramme qui s’est cassé au sol. Si je ne m’étais pas protégé avec mon bras je l’aurais pris en pleine tête», a confié le médecin au Progrès . Choqué par l’agression, le jeune médecin a fermé son cabinet avant d’aller porter plainte.

«C’est le signe d’un malaise profond»

Laurence Fautra, maire de Décines a apporté son soutien au médecin et dénoncé son agression dans un message publié sur sa page Facebook. «Quelques jours seulement après le drame survenu dans un collège de Haute-Marne, où une surveillante a été poignardée par un élève, c’est un soignant, un médecin — pilier de notre système de santé déjà à bout de souffle — qui est aujourd’hui la cible de cette violence insensée. Ce n’est pas un fait divers. C’est le signe d’un malaise profond, d’un effondrement des repères, d’un affaiblissement de l’autorité et du respect que l’on doit à celles et ceux qui font vivre nos services publics», a écrit l’élue LR.

Le jeune médecin a lui décidé de prendre du recul pendant quelque temps et déplore auprès de nos confrères la dégradation des relations médecins patients : «C’est un cri d’alerte que je lance. C’est l’acte de trop. On atteint des sommets de mépris envers les médecins. Aujourd’hui, nous sommes vus comme des fonctionnaires, des fainéants, des privilégiés sur qui on peut déverser sa colère. Les patients arrivent avec une liste et attendent qu’on leur dise « oui ». Nous ne sommes plus des médecins mais des prestataires de soins !»