La scène était surréaliste, filmée et largement diffusée aux Etats-Unis et sur les réseaux sociaux. Jeudi, à Los Angeles, théâtre depuis plusieurs jours d’émeutes contre les rafles anti-immigrés de l’ICE, un sénateur a été expulsé manu militari d’une conférence de presse de la ministre de la Sécurité intérieure. Son tort ? Avoir posé une question qui fâche.
Selon le Los Angeles Times, la conférence de presse n’avait débuté que depuis quelques minutes lorsque l’incident est survenu. Kristi Noem, la ministre en question, venait de lâcher une bombe, affirmant que le gouvernement allait « libérer » Los Angeles « des socialistes et du leadership pesant que le gouverneur et le maire ont imposé » aux Etats-Unis.
Face contre terre et menotté
Silencieux jusqu’à ce moment, Alex Padilla, 52 ans, sénateur démocrate de Californie, a coupé la parole à la ministre pour, selon lui, tenter de lui poser une question. Il n’en a pas eu le temps. A peine l’entend-on déclamer son nom et son statut qu’il est empoigné par des agents fédéraux des services secrets et du FBI. Sorti de la salle manu militari, il est emmené dans un couloir, mis à genoux, forcé à s’allonger au sol, face contre terre, puis menotté comme le montrent des images diffusées par la chaîne NBC News. Les journalistes sont ensuite empêchés de filmer la suite de la scène par d’autres agents fédéraux.
Selon Laura Eimiller, porte-parole du FBI, Alex Padilla est « escorté hors de la pièce », mais elle assure qu’il n’a pas été « arrêté ». Pour expliquer la scène, le LA Times relaie les propos de Dan Bongino, directeur adjoint du FBI, lequel assure que le sénateur ne portait pas de badge de sécurité et qu’il avait « résisté physiquement » aux agents. La ministre, pour sa part, a simplement lancé un « désolée, mais pas désolée » à la fin de la conférence de presse, affirmant que le sénateur ne s’était pas clairement identifié puis qualifiant son intervention de « pas du tout appropriée ».
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Relâché à l’extérieur du bâtiment, Alex Padilla s’est exprimé devant la presse. Selon ses propos, rapportés par Courrier International, il a été expulsé parce qu’il demandait des réponses sur les mesures « de plus en plus extrêmes de l’administration Trump en matière d’immigration ».