Toulon – Castres

Toulon, qui n’a plus joué les demi-finales du Top 14 depuis 2017, a l’occasion de retrouver les sommets avec une nouvelle génération   qui reçoit, en barrage samedi 14 juin, des Castrais portés par le souvenir de leur centre fidjien décédé Josaia Raisuqe.

« Samedi c’est le bon moment pour cette équipe d’écrire son histoire, pas l’histoire de 2014 ou 2015, celle-là, elle est finie » : si Pierre Mignoni avait voulu titiller l’ego de ses hommes, il ne s’y serait pas pris autrement. Le technicien varois, en poste depuis 2022 en tant que manageur, le sait : en n’ayant pas réussi à se hisser dans le dernier carré depuis huit ans, le RCT ne tient pas son rang de club vainqueur de la Coupe d’Europe trois fois de 2013 à 2015 et champion de France en 2014.

Et il garde surtout en mémoire la claque douloureuse infligée par La Rochelle (34-29) la saison dernière au même stade de la compétition, devant le public médusé de Mayol. « On retient les saisons où tu gagnes quelque chose. Il faut s’appuyer sur la saison dernière et notamment le barrage contre La Rochelle pour essayer de faire mieux cette année », estime le centre expérimenté des Rouge et Noir Jérémy Sinzelle (34 ans).

Toulon a longtemps été dans la lutte pour une qualification directe pour les demi-finales avant de baisser de régime lors des derniers matchs, pour finalement prendre la troisième place et recevoir le CO, sixième, ce samedi .

Toulon a « beaucoup d’armes »

Les Toulonnais, privés de leurs deux flèches sur les ailes Gabin Villière, victime d’une commotion, et Gaël Dréan, compteront sur un pack massif et sur l’expérience accumulée cette saison, ponctuée par une défaite cruelle en quart de finale de Champions Cup à Mayol contre le Stade Toulousain (21-18).

« Il y a clairement une progression, on sent que les mecs sont plus concernés, qu’ils ont pris un peu d’expérience », affirme Sinzelle, rejoint par… Xavier Sadourny, le manageur castrais qui souligne combien les Toulonnais « sont constants. C’est leur deuxième barrage d’affilée à la maison, ils ont une belle équipe ».

Le deuxième ligne tarnais et formé à Toulon, Florent Vanverberghe détaille : « Ils ont un gros buteur, Melvyn (Jaminet) qui, à partir de 50 mètres, va enquiller les points, leur facteur X Baptiste Serin qui retrouve les phases finales, […] d’autres joueurs comme Facundo Isa, qui portent très bien le ballon. Ils ont beaucoup d’armes. »

Castres, porté par la mémoire de Josaia Raisuqe

Les Castrais auront, eux, un supplément d’âme. Sept ans après avoir remporté le Brennus en ayant pris, déjà, la sixième place, le CO se rendra dans le Var sans ses centres Jack Goodhue et Adrea Cocagi, ni l’ailier Christian Ambadiang, forfait.

Mais plus que tout, ils joueront en mémoire de Josaia Raisuqe, leur centre fidjien décédé début mai au volant de son véhicule, percuté par un train sur le chemin de l’entraînement. « C’est au-delà du rugby, c’est aussi la vie. Quand tu perds quelqu’un de proche, tu es obligé de te resserrer avec l’autre et de te rapprocher de tout le monde. Cela nous a forgés », explique Louis Le Brun. L’ouvreur castrais confie encore : « J’aurais préféré que ça n’arrive jamais, mais ce qui est sûr, c’est qu’on a quelqu’un avec nous en plus, et qu’on est 16, voire 17 si je compte les supporteurs. »

Samedi 14 juin à 21 h 05. En direct sur Canal+.