Par

Laurent Fortin

Publié le

13 juin 2025 à 12h16

Brin de tension ce lundi 5 mai aux abords du domicile collectif l’Orée de Golène à Haute-Goulaine pour le départ de la dernière résidente âgée de 98 ans. Les gendarmes étaient d’ailleurs présents. Elle était seule depuis l’automne, dans cet établissement voué à fermer ses portes depuis l’annonce en janvier 2024. Plusieurs fois sommée de quitter les lieux par la direction du centre hospitalier Sèvre et Loire propriétaire des bâtiments, l’une de ses filles refusait son transfert vers un Ehpad.

L’organisme avait saisi le procureur pour diligenter une expertise médicale, via le juge des tutelles, dans le cadre d’une mesure de protection. Une situation de crispation aussi pour le personnel, partagé entre les injonctions de son employeur désireux de fermer vite et leur volonté de veiller au bien-être de la vieille dame. Un signalement d’un salarié a d’ailleurs été déposé en brigade pour qu’une enquête soit menée, pour faire la lumière sur les conditions de vie de cette personne lors des dernières semaines. Selon plusieurs éléments, « elle aurait été privée de visites ».

Négocier pour racheter

En attendant, l’Orée de Golène est désormais barricadée et sous surveillance vidéo. Son avenir ? Un rachat du foncier par la municipalité, comme elle s’y était engagée.

Comme ce n’était pas prévu au programme, on va passer par l’établissement public foncier qui va faire l’acquisition à notre place.

Le maire de Haute-Goulaine, Fabrice Cuchot.

On n’a pas attendu la fermeture pour anticiper les échanges avec le centre hospitalier Sèvre et Loire. On doit se revoir prochainement pour finaliser l’achat des 3 500 m².

Pour mémoire, la ville avait cédé ce terrain au franc symbolique, en 1998. Elle va donc racheter un espace, certes construit, qu’elle a donné.

Elle veillera à ce que le montant ne soit pas exorbitant.

Je suis serein sur l’issue de cette négociation.

L’élu

Il a aussi répété que « l’habitat programmé sera prioritaire pour les personnes âgées ».

Ce n’est pas une garantie que nous avions du conseil départemental. C’est pourquoi, nous avons choisi une autre orientation que celle de La Haye-Fouassière. Par contre, je ne sais pas comment sera organisé l’espace à terme. Est-ce qu’il y aura une démolition ? Est-ce qu’il y aura plusieurs formes d’habitat ? Est-ce qu’il y aura une résidence autonomie ? Un habitat inclusif ? Il faudra travailler le dossier. Pour l’instant, la volonté, c’est de maîtriser le foncier.

PAS ENCORE D’ENFANTS AUX NYMPHÉAS

Du côté des Nymphéas, le site a été racheté par le conseil départemental depuis mars dernier. Une acquisition réalisée autour d’un million d’euros au centre hospitalier Sèvre et Loire. La collectivité doit réaliser une étude d’ici la fin de l’année pour élaborer un scénario d’avenir à cet espace fermé depuis Noël. L’installation d’une résidence autonomie avec un bailleur est envisagée. « Mais il y a d’autres solutions possibles », avait martelé Lyliane Jean, vice-présidente en charge de la politique de l’âge et de la solidarité.

Mais contrairement à ce qu’avait indiqué le Département avant que ce projet ne prenne forme, il n’y a pas d’enfants accueillis. En effet, le site devait être occupé dès le 1er avril, par des enfants que les services de la protection de l’enfance accompagnent. Une dizaine devait venir de Saint-Nazaire. Un groupe accompagné par l’association Linkiaa qui continuera à travailler sur leur avenir. Or, aucune présence n’a été signalée dans l’ex-bâtiment de La Haye-Fouassière. « Mais cette occupation temporaire est bien en cours de préparation entre les services du Département et Linkiaa, indique-t-on quai Ceineray. Des travaux pour accueillir les enfants sont en train d’être finalisés pour assurer leur sécurité et leur bien-être. Une équipe est en cours de recrutement ».

En revanche, celui qui est aussi vice-président de la communauté d’agglomération Clisson Sèvre et Maine, en charge de l’habitat, sait qu’il devra densifier au maximum sur cette partie du centre-bourg.

Sans doute pour donner un toit à plus que 19 personnes.

Il n’est pas impossible qu’il y ait plusieurs projets immobiliers.

Le maire

Il sait aussi que, devant rattraper son retard en matière de logement social, il devra faire appel à un ou des bailleurs.

En tout cas, un an et demi après son annonce, le centre hospitalier est parvenu à ses fins en fermant ses deux établissements. En laissant toutefois des aigreurs dans les familles des résidents.

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