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Rédaction Lille

Publié le

13 juin 2025 à 15h24

Du 15 au 17 mai puis le 24 mai 2025, la ligne 1 du métro de la métropole de Lille a été durement perturbée par deux incidents d’ampleur exceptionnelle, par leur durée et leur caractère technique inédit. Ce vendredi 13 juin 2025 lors d’une commission, la MEL a demandé à Ilévia et Alstom de rendre des comptes et a exigé « des réponses concrètes et un plan d’action immédiat« . Dans un communiqué de presse transmis dans la foulée, la MEL fait le point sur ce qui a été énoncé et acté avec les deux acteurs des transports en communs lillois.

Ilévia et Alstom sommés de s’expliquer sur les deux incidents majeurs du mois de mai

En mai 2025, le réseau de transports de la métropole de Lille, a été confronté à deux séries d’incidents. « Ces dysfonctionnements successifs, inédits tant par leur nature que par leur durée, ont lourdement pénalisé les usagers du métro« , insiste la Métropole Européenne de Lille (MEL).

Cette dernière a aussitôt exigé d’Ilévia et d’Alstom une « transparence totale » ainsi que des « explications précises » sur les causes des pannes. « Ils ont été convoqués devant la commission Transports, Mobilité, Accessibilité et Prévention-Sécurité, réunie ce vendredi 13 juin, afin de rendre compte devant les élus métropolitains de la gestion de ces incidents et de présenter les garanties nécessaires pour éviter toute répétition », poursuit la MEL.

Alstom et Ilévia ont expliqué que le premier incident, survenu du 15 au 17 mai, a paralysé le réseau pendant près de 72 heures. En cause : la désynchronisation d’un serveur, extérieur au système de transport lui-même, qui a entraîné la mise en sécurité automatique et répétée du réseau. « Malgré une mobilisation continue, l’origine du dysfonctionnement n’a été identifiée qu’au bout de 48 heures de recherches intensives. Il a ensuite fallu plusieurs heures de vérifications pour garantir une reprise du service en toute sécurité », rappelle la MEL

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Le second épisode, le 24 mai, a vu survenir quasi simultanément plusieurs incidents techniques sur des rames des deux lignes de métro. « La survenue conjointe de ces défaillances, jusqu’alors jugée improbable, a provoqué une désorganisation majeure du trafic dans un contexte particulièrement sensible : la tenue simultanée de la Marche des Fiertés et d’un concert de Bruce Springsteen. »

« Ces incidents ont lourdement perturbé le quotidien des usagers, insiste encore la MEL. Si les causes ont été identifiées (dysfonctionnement serveur, défauts successifs sur plusieurs rames), la MEL attend désormais des garanties claires sur la fiabilité du système et la capacité des opérateurs à réagir efficacement dans l’hypothèse de tout nouvel incident. »

« D’importantes lacunes ont été reconnues »

À la suite de ces événements, un diagnostic complet a été conduit, à la fois sur les infrastructures du système de pilotage automatique et sur les procédures d’intervention de l’exploitant, contribuant ainsi à fiabiliser encore davantage le système et à réduire la probabilité de nouvelles pannes. 

Sur le plan technique, « les causes des dysfonctionnements ont été clairement identifiées ». Mais sur le plan opérationnel, « d’importantes lacunes ont été reconnues dans les processus de détection, de réaction et d’information aux voyageurs. Les usagers sont fortement impactés par ces pannes à répétition, ce qui suscite une légitime inquiétude. Toutefois, leur sécurité n’a à aucun moment été compromise, le nouveau système étant très sécuritaire. »

La MEL exige un « plan d’action immédiat » pour éviter un nouveau fiasco

Face à cette situation, la MEL assure qu’elle « ne se satisfera pas d’un simple constat » et exige qu’Ilévia « tire pleinement les enseignements de ces épisodes et prenne sans délai des engagements concrets« . Elle demande ainsi :

  • Une mobilisation de tous les acteurs en vue d’une mise en service des rames de 52 mètres en février 2026, tel que prévu.
  • Une anticipation rigoureuse des situations de crise, avec un dispositif d’accompagnement renforcé pour les usagers.
  • Un plan d’action immédiat d’Ilévia et d’Alstom, incluant une refonte complète des chaînes d’alerte et des protocoles de gestion de crise.

Ce plan devra prévoir :

  • Une réaction opérationnelle rapide en cas d’incident,
  • Une meilleure communication qui soit claire, continue et proactive envers les voyageurs ainsi que des outils de communication optimisés,
  • Un plan de substitution efficace, avec un service de bus renforcé assurant une continuité de service.

Des pénalités en cas de « nouveaux manquements graves »

La MEL, Ilévia et Alstom se sont par ailleurs mis d’accord sur les points suivants :

  • Le déploiement en juillet prochain d’une nouvelle version du logiciel d’exploitation, qui constitue un jalon clé dans la correction d’un grand nombre des anomalies rencontrées ces derniers mois.
  • La mise en œuvre d’actions correctives sur les systèmes d’alarme, les équipements de supervision et les procédures de maintenance.

Si ces mesures ne sont pas suivies des faits, la MEL « n’hésitera pas à utiliser l’ensemble des leviers contractuels à sa disposition, y compris l’application stricte des pénalités prévues en cas de nouveaux manquements graves ». Voilà qui est dit.

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