«Nous espérions un retour imminent de notre journaliste incarcéré en Israël depuis l’arraisonnage du Madleen et l’arrestation de son équipage. C’est raté.» Dans un communiqué publié sur son site, le média indépendant Blast a annoncé que les trois derniers passagers du Madleen, dont son journaliste Yanis Mhamdi, supposés être expulsés ce vendredi de détention, restaient en détention. Alors qu’ils devaient rentrer par avion, l’espace aérien israélien a été fermé suite à l’attaque de Tel-Aviv sur les installations nucléaires et les usines de missiles balistiques de l’Iran dans la nuit de jeudi à vendredi.

Selon Blast, «le journaliste Yanis Mhamdi et les deux derniers volontaires, le néerlandais Marco van Rennes et le français Pascal Maurieras» sont toujours sur place et «restent enfermés à la prison de Givon (près de l’aéroport Ben Gourion, dans le centre d’Israël, ndlr)». Les neuf autres passagers – dont l’eurodéputée Rima Hassan et l’activiste Greta Thunberg – ont tous été expulsés pendant la semaine.

«Soutien à Yannis Mhamdi, journaliste détenu illégalement par les autorités israéliennes depuis maintenant 5 jours», a réagi sur X ce vendredi le coordinateur LFI Manuel Bompard, dont le mouvement a soutenu l’opération de la Flottille pour Gaza. Dès le retour en France de Rima Hassan jeudi soir, la députée insoumise Mathilde Panot a elle aussi posté sur X : «La mobilisation continue pour la libération de Yanis Mhamdi et Pascal Maurieras. Elle continue surtout pour mettre fin au génocide à Gaza ! Il y aura autant de bateaux que nécessaire pour briser le blocus illégal». «Mon collègue Yanis Mhamdi est toujours en prison pour avoir fait son travail», a écrit ce vendredi en story sur Instagram Salomé Saqué, journaliste de Blast.

«Seule une intervention ferme et déterminée de la diplomatie française pourrait débloquer la situation et aider nos avocats sur place à faire rapatrier au plus vite les trois détenus», a ajouté Blast dans son communiqué. Une source diplomatique assure pour Libération que «la France suit attentivement la situation». Sans apparemment insister pour accélérer sa résolution. «Le Consulat général de France à Tel Aviv est en lien constant avec nos ressortissants depuis le début de leur rétention afin de permettre un retour en France de nos compatriotes dans les plus brefs délais, lorsque les liaisons aériennes seront rétablies.»

Une situation qui ne satisfait pas les insoumis, où l’on souhaite maintenir la pression auprès du quai d’Orsay. Le député Eric Coquerel a ainsi contacté le ministère des Affaires étrangères pour demander «qu’a minima leur libération soit exigée et qu’ils soient abrités à l’ambassade de France avant leur rapatriement». L’élu pousse par ailleurs pour un rapatriement par voie terrestre : «On ne sait pas combien de temps la fermeture de l’espace aérien va durer.»

La république islamique comme l’Etat hébreu ont décidé de fermer ce vendredi leur espace aérien jusqu’à nouvel ordre. Avant même d’avoir intercepté «environ 100 drones» iraniens de représailles vendredi matin, le ministère des Transports israélien avait confirmé, dans la nuit, cette fermeture.

Les autorités aéroportuaires israéliennes ont demandé aux voyageurs de ne pas venir à l’aéroport Ben Gourion – principal aéroport international du pays – et les unités de défense aérienne israéliennes sont en état d’alerte maximale. La situation pourrait perdurer : Benyamin Nétanyahou a prévenu au matin des opérations qu’elles dureraient «autant de jours qu’il le faudra».

Mise à jour à 16h30 avec la réaction d’Eric Coquerel