Vous avez été réélu à la tête du Parti socialiste (PS) avec 50,9 % des voix. Est-ce une victoire en demi-teinte ou une manifestation de la division qui règne au PS ?
« Non, il n’y a absolument pas de divisions. Je sais que c’est le récit que la presse produit. Mais la réalité, c’est que j’ai été élu dans les mêmes proportions qu’il y a deux ans à Marseille et que, pendant ces deux ans, vous n’avez pas entendu une seule fois parler de divisions. Pour preuve, quand nous avons voté les propositions que j’ai pu faire sur le programme des élections européennes, sur l’adhésion ou même la création du Nouveau Front populaire, sur la censure du gouvernement Barnier, sur le sursis probatoire accordé à François Bayrou, tout a été adopté à l’unanimité ou quasiment. C’est vous dire que la fracture est en partie artificielle. La réalité, concrète, quotidienne, c’est un parti qui fonctionne, où nous avons su produire de l’unité. »
On dit que le PS est moribond. Que répondez-vous ?
« Je sais bien qu’on dit que le PS est moribond, ça fait des années. Vous avez même eu un livre qui s’appelait Le grand cadavre à la renverse. Très bien. Mais, le cadavre ne se porte pas si mal. Il y a trois mois, les mêmes expliquaient que nous étions en plein renouveau. Pourquoi ? Parce que nous avions refusé de censurer le gouvernement Bayrou. Nous sommes fringants quand nous sommes perçus comme des soutiens de la droite macroniste. En revanche, quand on s’oppose à elle, on redevient des mourants. Je ne sais pas très bien quelle version choisir. Ce que je sais, en revanche, c’est que notre parti n’est pas près de disparaître. »
« Je ferai tout pour que nous ne vivions pas une victoire de l’extrême droite »
Que comptez-vous faire pour reconstruire votre parti ?
« D’abord, l’ouvrir. Nous avons deux ans jusqu’à la prochaine présidentielle, pour affirmer une identité qui permettent de recréer un imaginaire collectif différent des libéraux et de l’extrême droite. Donc, d’abord, construisons cette vision-là. Des propositions viendront ensuite l’accompagner et un rassemblement large de la gauche. Avec, pourquoi pas un jour, une fédération de toute la gauche. »
Qui voyez-vous pour incarner le PS à la présidentielle ?
« Moi, je veux prendre les choses dans l’ordre. D’abord, commencer par une plateforme commune. On va bâtir un projet socialiste, sur la base duquel nous irons négocier une plateforme commune avec l’ensemble de la gauche et des écologistes. Puis, après, nous chercherons celui ou celle qui sera la meilleure incarnation de ce projet et pourra fédérer cet espace-là. En tout cas, je ferai tout pour que nous ne vivions pas une victoire de l’extrême droite. »
Vous voyez-vous candidat ?
« Chacun d’entre nous doit se poser cette question en temps voulu et se demander s’il est en mesure de rassembler la gauche et de l’emmener jusqu’au second tour. Cette question-là, je la pose à tout le monde. Je sais bien qu’il y a beaucoup de gens qui sont candidats. On verra le moment venu. »