Rachida Dati encaisse les coups, alors que l’examen de sa réforme de l’audiovisuel public est une nouvelle fois repoussée.

JULIEN DE ROSA / AFP

Rachida Dati encaisse les coups, alors que l’examen de sa réforme de l’audiovisuel public est une nouvelle fois repoussée.

EN BREF La réforme de l’audiovisuel public, souhaitée par Rachida Dati a été retirée de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, marquant un échec pour la ministre.
La mise en place d’une holding commune à France Télévisions, Radio France et l’INA comme la BBC est contestée par les personnels qui font grève ce vendredi.
Le temps presse pour Rachida Dati qui rêve de faire adopter cette réforme avant les municipales de 2026.

POLITIQUE – KO debout ? L’annonce du retrait de la réforme de l’audiovisuel public de l’ordre du jour de l’Assemblée nationale sonne comme un échec pour Rachida Dati. La ministre de la Culture, en poste depuis janvier 2024, espérait faire de ce texte le marqueur de son passage rue de Valois.

Sans cesse repoussé, victime collatérale d’un calendrier parlementaire trop rempli et plombé par des bisbilles politiques, il a été renvoyé aux calendes grecques par un courrier lapidaire du ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola. Un caillou de plus sur le chemin de Rachida Dati, mise en cause dans une longue enquête de Libération pour avoir omis de déclarer 420 000 euros de bijoux à la HATVP.

France Télévisions, Radio France et l’INA finiront-ils un jour par fusionner au sein d’une holding façon BBC ? C’est le souhait de Rachida Dati, qui s’échine à faire avaler la pilule à ses opposants, parfois nichés dans le « bloc central », mais aussi et surtout aux personnels concernés, qui craignent que la réforme ne s’accompagne de suppressions d’emplois et de dégradation des conditions de travail.

À France Télévisions, une grève massive a empêché le tournage d’émissions-phares le 31 mars et le 1er avril. À Radio France, un préavis a été déposé par les syndicats les 10 et 11 avril, qui espèrent ainsi maintenir la pression sur les épaules du gouvernement. Lequel doit désormais trouver, pour la quatrième fois, une nouvelle date pour l’examen du texte. Exit les apports faits en commission, c’est le texte voté par le Sénat en juin 2023 qui sera étudié en séance publique dans l’hémicycle.

Dati en fait une affaire personnelle

Mais si la réforme peine tant à être débattue, c’est aussi la faute de la ministre. En commission des Affaires culturelles le 1er avril, Rachida Dati s’était mise à hurler sur une administratrice de l’Assemblée alors que celle-ci venait de juger irrecevable l’un de ses amendements. « Elle a été méprisante, rabaissante et dure », avait alors témoigné une députée témoin de la scène auprès du Figaro. Ce que conteste la principale visée. Les débats s’étaient stoppés net et n’ont jamais repris.

C’est peu dire que l’ex-Garde des Sceaux a fait de cette création de holding une affaire personnelle. Contre vents et marées, avec l’abnégation qui la caractérise, elle porte le texte depuis le début. Quitte même à brûler les étapes et fixer au 1er janvier 2026 la date de mise en œuvre.

Celle qui a survécu à trois Premiers ministres (Gabriel Attal, Michel Barnier, François Bayrou) est pressée par le temps : elle compte se lancer dans la course aux municipales pour Paris dans les prochains mois, contraignant encore un peu plus un agenda déjà bien rempli. D’ici là, il faudrait donc que la réforme soit repassée par la case Assemblée, et qu’elle ait adoptée, pour que la maire du VIIe arrondissement de la capitale puisse l’accrocher à son bilan. Les plus optimistes tablent sur un retour du texte à l’Assemblée en mai, quand les autres, sans doute plus réalistes, ne voient pas comment il pourrait arriver avant septembre. Rachida Dati, elle, garde l’œil sur sa montre.

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