Témoin peut-être capital, mais muet, seul un cheval noir et blanc, perché dans les collines du village de la Bouilladisse, garde aujourd’hui la maison des grands parents d’Émile Soleil. Tous les volets verts sont clos. La famille serait partie en retraite temporaire dans un lieu tenu secret, sur les conseils d’une avocate de la famille, après « l’épreuve » des gardes à vue comme elle l’explique ce jeudi matin dans le journal La Provence.
Car ces 48 heures de garde à vue ont été particulièrement pénibles. Après des heures d’interrogatoires, c’est la première fois que Philippe Védovini, le grand père, a reconnu un comportement parfois violent a l’encontre de ses enfants. Des claques, des coups portés dans des moments d’énervement selon une source proche du dossier contactée par RTL. Une rudesse que certains des huit oncles et tantes maternels d’Émile évoquent lors d’écoutes téléphoniques captées par les enquêteurs.
La grand-mère a mal vécu ces reproches à l’encontre de son mari, quant à la tante d’Émile Soleil, âgée d’une vingtaine d’année et également placée en garde à vue, elle a pris un « coup de massue » à l’annonce qu’une tierce personne était impliquée dans la mort du petit garçon, victime d’un coup au visage « volontaire ou involontaire, par un sabot, un objet, un coup. Les analyses ne le démontrent pas exhaustivement », glisse une source.
Bouleversé mais inséparable, le clan familial a donc décidé de prendre un peu de recul après être sorti de ces interrogatoires sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui.
Le corps conservé dans un lieu « clos et sec » des mois
L’analyse du crâne de l’enfant a permis aux enquêteurs d’échafauder un scénario de ce drame. Sur ces ossements il y a deux types de dépôts différents. Le corps d’Émile a été transporté, du lieu de son décès, jusque dans un environnement sec, fermé, où il va rester « plusieurs mois » selon nos informations. Une partie du squelette va ensuite être déposé sur le chemin de randonnée quelques heures, quelques jours tout au plus avant sa découverte par une habitante du Vernet. Il n’y a donc pas de scène de crime, mais une mise en scène funeste. Et ce lieu clos, où le corps s’est décomposé, n’a toujours pas été localisé. C’est l’analyse des germes et des insectes présents sur les os qui ont apporté ces révélations.
Le corps avait justement été découvert deux jours après une « mise en situation », sorte de reconstitution judiciaire du moment de la disparition avec tous les habitants, les 17 témoins potentiels convoqués dans le village à cette occasion. Le lendemain, une scène un peu étrange en a surpris certains.
Vendredi 29 mars 2024, les nuages sont bas sur le Haut-Vernet. Les dizaines de gendarmes qui quadrillaient la colline sont repartis. Nous sommes le lendemain de la mise en situation et à la veille de la découverte des ossements. Un habitant du Haut-Vernet signale aux gendarmes avoir vu l’un des oncles du petit Émile avec un homme d’église, un prêtre ou un moine, inconnu au village, tous les deux en grande discussion tout près de l’église du hameau.
C’était le week-end de Pâques, une coïncidence symbolique pour cette famille catholique rigoriste, qui malgré le drame, le déferlement judiciaire et médiatique continue de vivre en vase clos, à l’écart du monde. Un peu comme la tombe d’Émile Soleil, isolée, surplombant le cimetière de la Bouilladisse, distante de plusieurs dizaines de mètres de toutes les autres sépultures.
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