A la veille d’une journée de mobilisation annoncée dans plus de 2.000 villes américaines contre la politique migratoire de Donald Trump, quelque 700 Marines ont été déployés vendredi à Los Angeles pour sécuriser des sites fédéraux, en soutien aux 4.000 réservistes de la Garde nationale déjà présents sur place.

Le renforcement du dispositif militaire a été ordonné par la Maison-Blanche malgré l’opposition des autorités locales, notamment du gouverneur de Californie Gavin Newsom, qui dénonce une « dérive autoritaire ». « C’est le fantasme fou d’un président dictatorial », a-t-il encore dit. Le gouverneur avait même saisi la justice pour contester la légalité de ce déploiement. Dans un premier temps, un juge fédéral a estimé que l’envoi de la Garde nationale sans l’accord de l’Etat violait la loi. Mais un tribunal d’appel a suspendu cette décision, permettant à Donald Trump de conserver le contrôle des forces engagées.

Entre mobilisations pacifiques et violences

Donald Trump justifie cette mobilisation par la nécessité de protéger les installations fédérales, alors que Los Angeles est devenue l’épicentre de manifestations contre les raids antimigrants menés ces derniers jours par l’agence fédérale ICE. Ces descentes, ciblant des sans-papiers d’origine latino-américaine, ont provoqué une vague de contestation dans la mégapole californienne, où vit une importante population hispanique.

Des rassemblements ont lieu depuis le 6 juin et si la majorité des mobilisations restent pacifiques, certaines ont dégénéré : véhicules incendiés, commerces pillés, artères bloquées. Le chef de l’exécutif, de son côté, campe sur une rhétorique alarmiste. « Si je n’avais pas envoyé les militaires à Los Angeles, la ville serait en train de brûler complètement en ce moment », a-t-il déclaré vendredi, sans apporter de preuves à l’appui de cette affirmation.

Un nouveau test attendu ce samedi

La journée de samedi s’annonce comme un nouveau test pour l’administration Trump. A l’appel du mouvement No Kings (« Pas de rois »), des manifestations sont prévues dans tout le pays pour protester contre la politique migratoire et la militarisation de la réponse fédérale. À Los Angeles, les organisateurs prévoient un cortège ponctué d’un ballon géant de six mètres représentant Donald Trump en couche-culotte, déjà utilisé lors de précédentes manifestations.

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La tension monte également d’un cran à Washington et dans d’autres villes du pays comme Las Vegas, Dallas, Austin, Chicago, Atlanta ou Boston. Dans la capitale fédérale, jeudi, le sénateur démocrate de Californie Alex Padilla a été menotté et évacué sans ménagement d’une conférence de presse organisée par la ministre de la Sécurité intérieure, Kristi Noem, alors qu’il protestait publiquement contre les descentes des services de l’immigration.