C’est à la fois le même établissement et un nouveau. « On n’a pas eu besoin de faire de gros travaux. On a réaménagé et décoré à notre goût, mais on a gardé l’esprit du lieu », raconte Thomas Bouasria, l’un des trois nouveaux propriétaires de l’historique Bistrot de Paris, au 7 place Jean-Jaurès, qui a rouvert ce vendredi 13 juin au soir, sous le nom de Bistrot de Sainté.

Ouvert en 1975 par Hervé Faure et son épouse Joe, le Bistrot de Paris a été durant de très nombreuses années une adresse gastronomique incontournable de Saint-Étienne, où tout le monde se pressait.

Acheté aux enchères pour 60 000 euros

Mais, depuis le départ de ses fondateurs en 2010, le restaurant n’a plus jamais connu le même succès. Il avait été repris une seconde fois en 2013, puis une troisième fois en 2016, par le chef Maxime Apert, qui était aussi à la tête de l’Insens, rue de Lodi.

Les deux restaurants ont fermé leurs portes en novembre dernier et ont été vendus quelques mois plus tard aux enchères. Alors que l’Insens a été racheté le 3 juin, pour 10 000 euros, et devrait devenir un restaurant marocain, le Bistrot de Paris, lui, avait été adjugé 60 000 euros le 8 avril dernier.

Deux brasseurs et une cheffe cuisinière

Ce sont donc Thomas Bouasria, Benjamin Valentin et sa sœur Yvana Valentin qui sont les nouveaux propriétaires des lieux, dans lequel ils ont investi « plus de 150 000 euros » au total.

Le premier est à la tête de la brasserie artisanale La Part des autres, à Saint-Just-la-Pendue, dans le Roannais (il a aussi tenu un bar du même nom, rue de la Ville, de 2018 à 2021). Le deuxième est un des patrons de la Brasserie stéphanoise, installée du côté de Bellevue. La troisième est cheffe cuistot (elle officiait depuis cinq ans à la brasserie Le Méliès).

« En tant que confrères, on se connaît depuis plusieurs années avec Benjamin. Et ça faisait un petit moment qu’on avait l’idée de créer un lieu où proposer nos productions respectives, raconte Thomas Bouasria. Quand on a vu que le Bistrot de Paris était à vendre, on a sauté sur l’occasion… »

« Une cuisine du marché, esprit bistrot »

Le Bistrot de Sainté a donc accueilli ses premiers clients ce vendredi. Exit la célèbre devanture rouge, qui a laissé la place à un joli vert. Normal à Saint-Étienne… « On s’est posé la question, mais on a préféré abandonner le rouge, pour bien montrer qu’on change complètement de concept. » Pour l’anecdote, la nouvelle enseigne a été faite « avec des lettres d’origine qu’on a retrouvées dans la cave et qu’on a rénovées ».

Nouveau nom, nouvelle façade et nouveau concept, donc. Le Bistrot de Sainté, c’est à la fois un bar, avec notamment 15 bières « maison » à la pression, et un restaurant. Le midi, en plus de la carte qui sera régulièrement renouvelée, un menu du jour est proposé à 20 euros avec entrée, plat et dessert.

« C’est une cuisine du marché, esprit bistrot, avec des plats simples, mais cuisinés avec des produits frais et locaux », promettent les nouveaux patrons. Le soir, la formule est légèrement différente : « On est plus sur des plats cuisinés, mais à partager, pour un esprit plus convivial. »

« On veut que ça soit un lieu populaire »

Thomas Bouasria, Benjamin Valentin et Yvana Valentin (qui ont recruté huit salariés) veulent « que ça soit un lieu populaire, où tout le monde se sente bien, où les générations se croisent, où on peut venir petit déjeuner ou dîner, lire le journal, jouer aux cartes… Bref, un lieu vivant, avec des prix accessibles à tous ».

Le Bistrot de Sainté est ouvert du lundi au samedi de 7 h 30 à 1 heure, ainsi que le dimanche de 16 heures à minuit. Des concerts et autres animations devraient régulièrement être proposés.