Casse moteur. Ils sont mis devant le fait accompli. La brutale cessation d’activité de l’auto-école Bel-Air, placée en liquidation judiciaire, plonge les clients de la structure dans le désarroi.
Avenue Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny, à part une discrète feuille A4 informative collée sur la vitrine de l’auto-moto école Bel-Air, toujours éclairée par une rampe de lumières intérieures, rien n’indique que l’activité est figée.
On peut voir six motos garées au fond du local, deux gilets jaunes fluorescents habillant les dossiers de deux chaises, du matériel de transmission audio posés sur une table, un bureau d’accueil en ordre… Sauf que plus aucun cours n’est assuré.
Remboursement sous condition
« Ma fille était inscrite depuis le 23 novembre 2022, témoigne Hélène Abraham. Elle est partie faire ses études pendant deux ans à Nice, puis elle est revenue à Six-Fours et s’est présentée à l’auto-école ce mercredi 4 juin pour reprendre des leçons de conduite et faire les sessions de Code de la route. On lui a répondu qu’il n’y avait pas de problème puisqu’elle avait payé les prestations. Et quatre jours plus tard, dimanche 8 juin, à notre grande surprise, j’apprends par les réseaux sociaux que l’auto-école est fermée! »
Elle s’indigne: « J’ai payé en intégralité son permis automatique et je me retrouve dans une situation où nous avons perdu la somme engagée, soit 750 euros ».
La note affichée sur la vitrine de l’auto-école, que les clients ont aussi reçue par e-mail est claire au sujet des remboursements: « Concernant les élèves dont les contrats ont moins d’un an (soit les élèves inscrits depuis le 5 juin 2024): vous allez recevoir un mail qui vous indiquera la procédure à suivre pour demander un remboursement des prestations non consommées auprès du liquidateur en charge du dossier », est-il écrit.
Pour les autres, « les élèves dont les contrats ont plus d’un an (soit les élèves inscrits avant le 5 juin 2024): un contrat étant valide pour une durée d’un an, aucun recours n’est possible », est-il indiqué.
Cette note qui regrette « la fermeture immédiate et définitive de l’auto-école, sous procédure de liquidation judiciaire » et invite à la « compréhension », renvoie à un mail de contact: autoecolebelair@hotmail.fr.
Sur les réseaux sociaux, les témoignages et les coups de colère se multiplient.
« Personne n’a été prévenu »
« La procédure de redressement judiciaire a été ouverte le 25 octobre 2024 et personne n’a été prévenu! Ils auraient pu nous le dire! Les paiements ont été perçus jusqu’au bout », s’énerve Margaret Samuel, qui a choisi cette auto-école pour son fils qui a eu 17 ans en novembre car « c’était la plus ancienne de Six-Fours. Même si la gestion manquait de sérieux. D’ailleurs, nos mails au gérant restent sans réponses ».
Elle aussi a appris la cessation d’activité par les réseaux sociaux. La mère de famille a payé 1.150 euros en quatre versements pour un Code de la route et 20 heures de conduite.
Son fils, qui sera étudiant à la rentrée et aura besoin d’un véhicule, n’a pu que valider son code en avril et devait commencer ses heures de conduite cette semaine.
Margaret Samuel, qui mise sur son assurance pour un remboursement, l’a réinscrit dans une autre auto-école.
Ni le gérant de l’auto-école Bel-Air, dont un second établissement, l’Auto-moto école de Sanary a également cessé ses activités; ni le mandataire liquidateur n’ont donné suite à nos sollicitations.