Découvrez le troisième-ligne du RCT Esteban Abadie, avant le barrage de Top 14 entre Toulon et Castres ce samedi (21h05).
Maître de la touche
Il ne faut pas forcément être le plus grand pour récupérer des ballons en touche. Esteban Abadie en est la preuve. Le troisième-ligne toulonnais était, à la mi-avril, le deuxième meilleur contreur en touche avec 16 ballons volés. Il en est maintenant à 22. «J’y ai pris goût au centre de formation du Racing 92 grâce à Florent Guichard. Je n’étais pas le genre de joueur à traverser le terrain sur 80 mètres en puissance et mettre tous les défenseurs sur le cul», avait-il analysé auprès de L’Équipes . Expert en touche mais aussi un formidable défenseur et un bon manieur de ballon.
Une famille 100 % rugby
Pour les plus connaisseurs, le nom Abadie doit sûrement vous questionner. Logique, puisque le natif du Mans est le fils de Geofrey Abadie, ancien ailier de Graulhet, du Racing et du Stade Français, jusqu’en 2000. Ce dernier avait notamment été champion de France avec la bande des Mesnel, Lafond, Guillard ou encore Blanc, en 1990, puis avec le Stade Français en 1998. Le Toulonnais est aussi le petit-fils d’Alain Abadie, ancien joueur. Son grand-oncle, André, a également été rugbyman et sélectionné à cinq reprises avec l’équipe de France entre 1965 et 1968. Sa maman, Carole, a, elle, connu les sélections de jeunes en équipe de France de basket avant de jouer au club du Racing Club de France, comme l’expliquait le joueur à Var Matin . La fibre du sport mais surtout du rugby, jusqu’au bout.
Pas eu sa chance au Racing 92
Esteban Abadie a goûté au basket, au bodyboard (il a même été champion chez les minimes en 2011), au judo, au tennis ou même à la natation, détaillait-il pour le quotidien varois. Avant de toucher ses premiers ballons de rugby par la suite. Le joueur au bandeau a fait toute sa formation au Racing 92, de 2010 à 2019 mais n’a joué qu’une seule rencontre en première, face à Toulouse en 2014. «Je n’ai quasiment pas eu de temps de jeu. Enfin… Pas du tout ! J’ai été une fois sur la feuille de match. Moi, je faisais du vélo au bord du terrain», souriait d’ailleurs ce dernier dans des propos rapportés par La Montagne en 2019.
Une sélection… en attendant d’autres ?
Joueur intelligent, doué techniquement, Esteban Abadie s’est révélé du côté de Brive (2019-2023) avant de prendre une nouvelle dimension lors de son arrivée à Toulon. Auteur de performances remarquables et remarquées, il est même convoqué pour affronter l’Italie lors de la troisième journée du Tournoi des six nations en 2024. Abadie jouera 15 minutes, en fin de partie. Une consécration pour ce joueur, malgré la très forte concurrence à son poste en sélection.
Le rugby comme thérapie
Sa force, Abadie l’a puisée dans son malheur. Le 6 juin 2015, alors qu’il s’apprêtait à passer le bac, il apprend que son père s’est ôté la vie. Pour Var Matin, il racontait : «Et là, tout s’écroule. C’est un cauchemar. Je sais que j’ai le bac à passer, qu’il faut avancer mais… Heureusement, mes amis sont là. Ma copine également, que je rencontre à cette époque. Mais surtout, alors que nous étions déjà très proches, nous devenons fusionnels avec ma mère et mon frère». Le troisième-ligne a notamment révélé jouer avec un petit mot écrit en mémoire de son père sur l’un de ses poignets. Le Manceau poursuivait dans le quotidien varois, expliquant que le rugby a été – avec les cours – «sa meilleure thérapie. Car pendant 80 minutes tu oublies tes problèmes, tu te marres avec les copains».
Esteban Abadie, debout, aux côtés de son papa et de son frère Adrien.
Instagram / Esteban Abadie