Ce n’est pas beau de copier ? Si, c’est beau ! Samedi 14 juin, le centre Pompidou-Metz, « en collaboration exceptionnelle avec le musée du Louvre », lancera l’exposition Copistes. L’idée est géniale : proposer à cent artistes de copier une œuvre du Louvre. 100 « cartes blanches » de premier plan, dont une œuvre de Jeff Koons, pour ne citer que le plus médiatique. « Aucune barrière sur le support », ajoute Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains du Louvre. Peinture, sculpture, poésie, installation… L’exposition est foisonnante.
Le visiteur ne tombera pas sur une Joconde plus vraie que nature. « Ce n’est pas une exposition de copies, mais de copistes, souligne Donatien Grau. Ce sont les artistes, dans leur individualité, qui sont au cœur de l’exposition. » De manière plus précise, une question vertigineuse se pose au visiteur, comme seul l’art peut en soulever : « Comment réactiver des œuvres du patrimoine ? », glisse Donatien Grau. Ce dialogue entre le Louvre et le Pompidou-Metz est en toile de fond. L’œuvre initialement rabaissée, la copie, devient une œuvre d’art à part entière. Elle prolonge ou questionne l’œuvre initiale, prisonnière de son écrin d’œuvre appartenant au patrimoine.
« Réactiver le patrimoine »
Jeff Koons nous propose ainsi une Aphrodite antique sublimée par ses ballons pétillants. Jill Mulleady (Uruguay/Suisse) revisite La Petite mendiante rousse d’Émile Deroy (XIXe) avec la méthode de l’huile sur verre. L’œuvre s’observe sur les deux faces. La petite fille, si pâle dans l’original, conserve sa fragilité. Mais elle a du feu dans les cheveux, son regard bleu glacial ne semble rien mendier. Guilia Andreani (formée aux Beaux-Arts de Venise) casse les codes de la Dentellière de Vermeer. « L’œuvre originale est une peinture à l’huile de petite dimension, explique l’artiste, présente à Metz pour le vernissage. À l’inverse, j’ai réalisé une grande peinture en utilisant la technique de l’aquarelle. » Contre-pied magnifique. Alors copie ou pas copie ? Ne manquez pas l’une des expositions les plus exaltantes du Pompidou-Metz de ces dernières années.
« Copistes », Pompidou-Metz, du 14 juin au 2 avril, cent artistes contemporains sur 1 200 m2.