Par
Julien Munoz
Publié le
14 juin 2025 à 17h14
Il y a trois mois, les députés socialistes et apparentés ont formé un groupe de travail, à l’approche de la conférence des Nations unies sur l’Océan, à Nice (Alpes-Maritimes).
80 propositions
80 propositions ont ainsi été présentées cette semaine pour protéger mers et océans.
Des mesures concrètes pour décarboner le secteur maritime, assurer la protection des océans, soutenir la recherche, développer l’enseignement maritime, préserver les ressources halieutiques et la biodiversité. La mer n’est pas seulement un espace économique, c’est une richesse de l’humanité qui reste en partie à découvrir. Beaucoup de choses restent à faire. Pour cela, il nous faut aller au-delà des paroles creuses, et être ambitieux.
Anna Pic, députée PS de la Manche
Avoir une vision globale, plutôt que des annonces « sectorielles »
Cela passe, selon la députée, par la nécessité d’avancer vers les enjeux de demain à travers le prisme d’une vision globale, et non plus « sectorielle ». Jusqu’à évoquer le principe d’une loi de programmation, à l’image de ce qui existe dans le domaine de l’énergie ou des armées. Une stratégie pour « ne plus opposer » un enjeu à l’autre. Et ce, pour fixer un cap clair, avec des moyens.
« Les sujets se multiplient, et il n’est pas souhaitable de poursuivre cette politique d’annonces au coup par coup, estime Anna Pic. La France, déjà condamnée pour son inaction climatique, doit s’engager à la hauteur des enjeux qui nous font face. Dans les faits, les intentions présidentielles contrastent avec les reculs incompréhensibles observés ces dernières semaines à l’Assemblée nationale en matière de planification écologique. »
De très nombreux enjeux
L’éventail des possibles est, il est vrai, extrêmement large.
Les socialistes évoquent ainsi des propositions « concrètes » concernant le développement des énergies marines renouvelables, la promotion de la cogestion des espaces maritimes, la décarbonation des ports ainsi que celle des flottes, ou encore l’adaptation des infrastructures aux énergies bas carbone. Pour mieux appréhender cet immense inconnu qu’est encore aujourd’hui l’océan, accélérer la baisse des émissions et s’adapter au mieux au changement climatique, cela passe, selon Anna Pic, par un « investissement massif » dans la recherche et les formations.
Nous le savons à Cherbourg : il existe des formations d’excellence. Leur rôle est fondamental et les opportunités sont nombreuses. Il faut les faire mieux connaître du grand public, et soutenir la recherche.
Anna Pic, députée PS de la Manche
Par exemple, soutenir financièrement l’Intechmer pour la modernisation de ses équipements pédagogiques.
Développer les partenariats avec la recherche universitaire et les acteurs économiques des territoires maritimes. Pour préserver les ressources halieutiques et la biodiversité, les députés socialistes proposent d’interdire strictement l’usage de navires de plus de 25 mètres à moins de douze milles nautiques, ainsi que dans toutes les aires marines protégées.
Mais, aussi, de conditionner les subventions publiques aux seules flottes composées de navires de moins de 25 mètres, et de répartir les quotas de pêche selon des critères « objectifs, sociaux et environnementaux » au sein de l’UE.
Un autre volet de propositions concerne la préservation et la valorisation du patrimoine maritime (matériel et immatériel), sur la lutte contre l’apparition des micropolluants et leurs effets à long terme sur la biodiversité.
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