La trêve tarifaire annoncée par Donald Trump n’a pas désamorcé les tensions. Jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a averti dans une interview au Financial Times que l’Union européenne pourrait imposer des taxes sur les services numériques américains, si les discussions commerciales avec Washington n’aboutissent pas.

« Il existe un large éventail de contre-mesures », a-t-elle déclaré, évoquant notamment l’idée d’une taxe sur les revenus publicitaires des grandes plateformes technologiques. Une mesure qui viserait directement les géants américains comme Google, Meta ou Amazon.

Un climat commercial toujours tendu

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, la guerre commerciale entre Washington et Bruxelles s’est intensifiée. Le président américain a maintenu des droits de douane de 25 % sur l’acier, l’aluminium et les véhicules européens, et un tarif minimum de 10 % sur tous les autres produits importés.

Même si la surtaxe de 20 % annoncée la semaine dernière a été suspendue pour 90 jours, Ursula von der Leyen appelle à une solution durable, plaidant de nouveau pour un accord de type « zéro pour zéro » sur les droits de douane. « Les droits de douane sont des taxes qui ne nuisent qu’aux entreprises et aux consommateurs », a-t-elle rappelé.

Un « bazooka » réglementaire sous le coude

En cas d’échec des négociations, Bruxelles pourrait activer un outil plus radical : l’« instrument anti-coercition », un dispositif juridique qui permettrait à l’Union européenne de restreindre l’accès aux marchés publics, de bloquer des investissements ou de suspendre certains accords commerciaux. Surnommé le « bazooka » européen, cet instrument est conçu comme une réponse ciblée à des mesures jugées injustes ou agressives de la part de partenaires commerciaux.

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De son côté, Washington accuse régulièrement l’Union Européenne d’ériger des barrières non tarifaires, pointant notamment la TVA ou les réglementations strictes sur la concurrence et la modération des contenus. Mais Ursula von der Leyen a écarté toute renégociation sur ces sujets, qualifiant les lois européennes sur la tech d’« intouchables », et rappelant que la TVA s’appliquait indistinctement aux produits européens comme aux importations.