Championnats de France à Rennes
Ce samedi soir, dans la fournaise du hall 8 du Parc Expo de Rennes, tous les yeux étaient rivés sur la finale de trampoline masculin. En perspective, un duel entre le Vannetais Julian Chartier, champion d’Europe et du monde avec l’équipe de France. Et le Francilien, Pierre Gouzou, 6e en individuel en finale des JO de Paris 2024. Le duel a finalement souri au gymnaste de Bois-Colombes (92), qui, en passant en dernière position, a profité de la chute du Breton, juste avant lui, pour s’octroyer le titre de champion de France.
« On se tient dans un mouchoir de poche. On se tire la bourre, mais en dehors on est très potes. On n’évolue pas dans les mêmes pôles, mais c’est toujours un plaisir de se voir en compétition », avouait le vainqueur du jour.
« On est hyper proches. Ça fait un moment qu’on fait des compétitions ensemble. On se connaît par cœur, quand il y en a un qui gagne, on ne peut qu’être satisfait pour lui, c’est de la bonne bataille », confirmait, en écho, le Vannetais.
« J’ai essayé un mouvement un petit plus compliqué »
Le local, champion de France en titre, était tout de même frustré de sa prestation : « Ça ne s’est pas forcément passé comme je l’attendais. Je n’avais pas forcément de pression, j’étais assez détendu. J’ai essayé un mouvement un petit plus compliqué, avec lequel je suis encore en calage, mais ça n’est pas passé pour cette fois. Je suis forcément un peu déçu car je voulais aller chercher un podium. »
Pour se consoler, le Breton a composté jeudi son ticket pour les Jeux mondiaux en Chine, au mois d’août, en duo avec Florestant Rioux : « C’était un objectif un peu inespéré. On a recomposé une paire à la dernière minute, sans avoir eu forcément le temps de s’entraîner avec Florestan. On a réussi à se remobiliser au bon moment, et c’est quand même une belle note pour ce week-end ».
Une rivalité olympique
Après cette année olympique, où Gouzou a participé à l’olympiade et pas Chartier, le retour à la compétition a forcément été différent pour les deux hommes : « La vie ne change pas, même si les autres nous voient un peu différemment, confie le finaliste olympique, qui a obtenu le deuxième meilleur classement de l‘histoire du trampoline français aux Jeux olympiques, avec sa sixième place. J’essaie de rester le même. Le plus dur, c’est de garder cette constance. Il y a forcément eu une baisse de motivation les deux, trois mois qui ont suivi les Jeux, mais c’est normal ».
Julian Chartier était déçu après son saut raté en finale. (Photo FFGym/JMSP)
À l’inverse, le Vannetais a dû digérer sa non-sélection aux Jeux pour tenter de rebondir par la suite : « On réussit à rebondir car il y a des objectifs qui arrivent rapidement. Les Jeux, c’était un objectif qui a été très motivant pendant plusieurs années. Ça a été dur d’accepter de ne pas y aller, mais je suis passé à autre chose. »
Au mois de mai, Julian Chartier avait battu Pierre Gouzou, chez lui, à Bois-Colombes, lors des Masters de Trampoline. Les trois derniers championnats de France ont été partagés entre les deux compères, 2024 pour Chartier, 2023 et 2025 pour Gouzou. Ce dernier duel, conclu par une franche accolade entre les deux gymnastes, en appelle d’autres toujours plus compétitifs.