Vers 19 h 30 il fait toujours très chaud samedi 14 juin au sein du parc Borély. Le rappeur français Wallace Cleaver, accompagné de ses musiciens, a démarré la soirée sur la scène principale. La température monte encore d’un cran autour de la petite scène du virage qui accueille la techno punk et funk de Jean-Paul Groove. Le trio bruxellois (basse, guitare et batterie), torse nu, offre une performance vitaminée et hyperélectrique.
Le phénomène Saint Levant
Après eux, sur la « main stage » c’est le premier événement de la soirée. Le rappeur palestinien engagé Saint Levant, nouvelle étoile du rap, programmé à Coachella en 2024, livre, avec toute sa formation musicale, un show festif, multiculturel (il chante en arabe, français et anglais) sur une scène remplie de petits drapeaux palestiniens qui font écho à ceux brandis par le public.
Le rappeur palestinien engagé Saint Levant, nouvelle étoile du rap, programmé à Coachella en 2024, a livré, avec toute sa formation musicale, un show festif. / Photo FRANCK PENNANT
« Marseille, mes grands-parents ils habitaient ici, je venais au parc Borély, je donnais à manger aux canards ! », lance le jeune artiste « de mère algérienne et de père palestinien », avant de chanter Very few friends, le morceau qui l’a fait connaître sur les réseaux sociaux et qu’il termine au saxo.
Quelques minutes plus tard, assis avec un oud, il entamera avec émotion un discours engagé en anglais et français. « Je voudrais dire un mot : c’est un génocide, déclare le musicien. C’est difficile de chanter, danser et partager ma culture pendant que mes sœurs et frères vivent un génocide. » « Free Palestine », scandera le public en réponse. Le show de Saint Levant finit par enflammer plus de 10 500 festivaliers conquis, (ils étaient 13 500 le premier soir selon l’organisation), avec un medley de reprises dont un petit refrain bien connu « C’est Marseille bébé ».
La FF met le feu
Mais la soirée est loin d’être finie : les gagnants des cinq années de La Frappe, le tremplin rap mis en place par Marsatac et parrainé par Faf Larage, sont réunis pour un concert inédit. Tandis que le public se prépare pour le deuxième grand moment du soir : le retour de la FF, 26 ans après leur passage lors du premier Marsatac à l’Espace Julien. Les « Bad Boys de Marseille » s’étaient aussi reformés en 2017 à Marsatac au Parc Chanot. Une vraie histoire de famille avec le festival. L' »ambiance scandale » est donc à son comble à 22 h 45 quand le groupe monte sur scène en mode « opération coup de poing » avec le morceau Sans rémission.
Logo historique du groupe en fond de scène, les tubes s’enchaînent (L’amour du risque, Bad Boys de Marseille) ainsi qu’un Aux armes, ou encore Sous le soleil de 13 organisé pour rendre hommage à tout le rap marseillais. Les flammes sortent de scène. L’énergie marseillaise est à son comble, avec le 3e œil et Faf Larage en bonus. La soirée s’est terminée pour les plus vaillants sur les sons électros pop de la Djette Eloi avant un final déjanté assuré par l’ovni franco-américain Marc Rebillet. Une 27e édition réussie qui s’est achevée en apothéose.