Ils se sont tous donné rendez-vous au Parc des Expositions à la Porte de Versailles, dans le sud de Paris. Et ce, même bien avant l’ouverture. Comme d’habitude, les participants inscrits pour le Marathon de Paris ont trois jours pour retirer leur dossard qui va leur permettre d’accomplir un véritable défi personnel auquel ils se préparent depuis de longues semaines. Dans les têtes, le rêve fait enfin place au concret.
Les portes du salon du running, le Run Experience, ne sont pas encore ouvertes et la file interminable de personnes venue chercher le fameux sésame n’en finit plus. Alors on se prend en photo et on papote de chronos persos en attendant. A l’intérieur, les stands de retraits sont classés par temps, des Elite à ceux qui envisagent de mettre au moins 4h30′ pour parcourir les 42 bornes et quelques…
Les lumières s’éteignent sur Run Experience 👋
On te donne rendez-vous demain de 10h à 20h 🥰Lights out on Run Experience 👋
See you tomorrow from 10am to 8pm 🥰 pic.twitter.com/M3Iu5dny7p— Schneider Electric Marathon de Paris (@parismarathon) April 10, 2025
Avec un quart d’heure de retard, c’est enfin la délivrance, dans une ambiance digne d’un premier jour de soldes dans un grand magasin du centre de Paris. Chaque coureur a en mains, sur papier ou sur son téléphone portable, le QR code avec le numéro de dossard envoyé il y a quelques jours par l’organisation, ainsi que sa pièce d’identité. Impossible de se faire passer pour quelqu’un d’autre.
Premier réflexe, une fois le dossard en poche : se prendre en photo
Venu de Saclay (Essonne), Franck s’est de suite dirigé vers la gauche, la zone des plus ambitieux. « Pour mon 3e marathon, je vise les 3h 10′, raconte cet habitué des courses longues de 56 ans. C’est un moment que j’attendais avec impatience car je sors tout juste d’un arrêt d’un an dû à une fracture de l’humérus. Aller chercher son dossard est un moment essentiel. C’est la transition entre l’entraînement et la course. Je suis enfin dedans. »
Une fois le dossard en poche, le premier réflexe est de se faire prendre en photo avec le bout de papier tant désiré depuis des semaines. Certains traînent en rigolant avant de claquer leurs économies parmi les dizaines de stands spécialisés dans le running mis à leur disposition. « On se met dans l’ambiance, sourit Sacha, Parisien. C’est formidable de pouvoir sentir cette effervescence. Je croise des gens que je connais, même parmi les vendeurs. On sait précisément de quoi on parle. »
Les yeux brillants, Enzo papillonne. Ce très jeune étudiant vient de Reims (Marne) et va disputer le premier marathon de sa jeune carrière de coureur de fond : « Le règlement dit que l’on doit avoir vingt ans pour disputer la course. Je les ai depuis deux semaines, quoi de mieux comme cadeau d’anniversaire ? J’avais fait le Semi de Paris à 18 ans, j’attends de voir ce que ça va donner sur la distance mythique. On me dit que ce n’est pas faisable à mon âge mais j’ai confiance en moi. Ça ne me fait pas peur. »
« Je suis dans ma course depuis deux semaines »
Parmi les traînards qui essaient la dernière chaussure censée donner encore plus de rebond ou la barre énergétique qui va les booster au mur des 30 km, Yann fait profil bas. « C’est le moment où j’essaie d’optimiser au maximum, raconte l’homme aux 30 marathons. Pour moi il est primordial de venir chercher son dossard le plus tôt, ça évite de piétiner le samedi et de perdre de l’énergie. Je suis dans ma course depuis deux semaines ». Il vise 2h 40′, « sans optimisme ni pessimisme ».
À la sortie, plusieurs stands de retrait de dossards accueillent une catégorie de participants bien particuliers. Préalablement inscrits avec un tarif de 85 € (de 140 à 170 € pour les autres), ils se sont engagés à récolter 420 € reversés à une cause solidaire, comme la Croix rouge ou le Secours populaire : « Cela se développe depuis l’après Covid, explique Antoine, qui s’occupe de la Lutte contre le cancer. Les gens veulent donner un sens à leur effort. » À l’entrée, le flot continue. Il va durer jusqu’à ce samedi, 19 heures.