Mistral, jeune pousse tricolore fondée en 2023, a dévoilé Magistral, sa première famille de modèles d’IA spécialisés dans le raisonnement. À la manière de Gemini 2.5 Pro (Google) ou de Claude Opus 4 (Anthropic), ces modèles sont conçus pour résoudre des problèmes complexes en suivant une logique pas-à-pas, notamment en mathématiques et en physique.

Une IA qui réfléchit étape par étape

Deux variantes sont proposées : Magistral Small, fort de 24 milliards de paramètres et mis en ligne gratuitement sur la plateforme Hugging Face sous licence Apache 2.0 ; et Magistral Medium, version plus musclée mais encore en phase de test, accessible via l’interface Le Chat de Mistral, son API, ainsi que via des clouds partenaires.


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Dans son annonce, la startup insiste sur l’utilité de ses nouveaux modèles pour des cas d’usage concrets en entreprise : « des calculs structurés, de la logique programmatique, des arbres de décision ou encore des systèmes fondés sur des règles », avec une capacité à « fournir une trace explicite du raisonnement, dans la langue de l’utilisateur ». Magistral se veut particulièrement adapté aux environnements multilingues, avec un support revendiqué pour l’arabe, le russe, l’italien ou encore le chinois simplifié.

Malgré ses ambitions, Magistral Medium peine à rivaliser avec les meilleurs du secteur. Sur plusieurs benchmarks de référence (GPQA Diamond, AIME ou encore LiveCodeBench), le modèle reste derrière ses concurrents américains. Mais Mistral avance un autre argument : la rapidité. « Dix fois plus rapide que les autres dans Le Chat », assure l’entreprise.

Le lancement de Magistral fait partie d’un mouvement plus large d’accélération des capacités IA en Europe. Lors d’un événement commun sur le salon VivaTech à Paris, Jensen Huang, le CEO de Nvidia, a révélé un projet d’envergure : plus de 20 « IA factory » devraient voir le jour en Europe d’ici deux ans, certaines dépassant même un gigawatt de puissance.

Parmi les partenariats mis en avant : celui noué avec Mistral. Les deux entreprises vont créer ensemble Mistral Compute, une infrastructure cloud alimentée par 18.000 puces Grace Blackwell de Nvidia, hébergée dans un data center en Essonne. Ce cloud souverain sera ensuite étendu ailleurs en Europe.

Une initiative qui a évidemment reçu le soutien appuyé d’Emmanuel Macron, qui y voit une pièce maîtresse de la stratégie française d’autonomie technologique. « Je veux encourager toutes les grandes entreprises et startups à rejoindre cette équipe », a-t-il déclaré.

Nvidia pousse actuellement une stratégie globale : fournir à chaque pays les moyens de développer une IA locale, fondée sur ses propres données. « L’IA commence par les données. Ne les exportez pas, achetez plutôt une machine », a lancé Jensen Huang. Et si possible une machine Nvidia, bien sûr ! Son objectif est de démocratiser l’accès à l’IA de pointe, y compris pour les plus petites structures.

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